Les entreprises licencient moins et transforment de plus en plus les contrats à durée déterminée en contrats à durée indéterminée : l’Observatoire de l’emploi précaire de l’Inps photographie un marché du travail animé, avec une tendance à la fidélisation du personnel.
Malgré le fait qu’au cours des quatre premiers mois de 2023, les nouveaux contrats à durée indéterminée ont légèrement diminué, de 3,7 %, par rapport à l’année dernière, on observe une augmentation de 30,7 % des embauches stables, qui atteignent 250 000 euros. . Cela a été possible grâce à l’augmentation de la transformation des contrats à durée déterminée en contrats stables, en hausse de 11,3 %, et à la diminution des ruptures de contrats à durée indéterminée, qui ont baissé de 9,5 %, après la hausse enregistrée en 2022 avec la fin du gel des licenciements lié à l’urgence pandémique.
Malgré le ralentissement de la croissance économique dû à l’inflation et à l’environnement politique international, le marché du travail continue de montrer des signes de grande vitalité. De janvier à avril, 2,6 millions de contrats ont été activés contre 2 millions résiliés, soit un solde positif de 614 000.
Les contrats à durée déterminée augmentent de 2,9 % et représentent au total près de la moitié du total (près de 1,2 million), le travail intermittent et le travail saisonnier sont également en hausse, respectivement de 8 et 10 %, tandis que le travail temporaire est en baisse. Les embauches en exonération totale de cotisations sociales pour les jeunes et les femmes ont fortement diminué pour des raisons techniques, à savoir le feu vert de la Commission européenne à l’extension des décontributions (de 80 000 au cours des quatre premiers mois de 2022 à seulement 32 000 un an plus tard), tandis que le dispositif réservé au Sud a connu une croissance modeste de 9 %, se confirmant comme celui ayant l’impact le plus important, du moins en termes de nombre de salariés concernés, soit plus de 470 000 en quatre mois.
La tendance des entreprises à conserver le personnel déjà formé se confirme de l’enquête annuelle, qui en est à sa 23e édition, du Gidp (association des directeurs des ressources humaines) sur les jeunes diplômés. . 84% des entreprises participant à l’enquête puisent dans le vivier des stagiaires-apprentis pour embaucher des jeunes qualifiés, titulaires d’un diplôme universitaire. Trois entreprises sur quatre transforment cette période de connaissance, d’une durée moyenne de six mois et assortie d’une indemnité comprise entre 450 et 100 euros par mois en remboursement de frais, en une offre d’emploi destinée aux meilleurs candidats.
La formule la plus populaire dans ce cas également est le contrat à durée déterminée (32% des recrutements), suivi de très près par le contrat à durée indéterminée et l’apprentissage, tous deux à 29,5%.
Ce qui a changé, ce sont les exigences et surtout les attentes des jeunes : le mythe de l’emploi et de la carrière fixes cède la place à une meilleure qualité de vie. Si la rémunération, les avantages et les tâches sont les priorités des nouvelles recrues, la possibilité de travailler en mode hybride, c’est-à-dire en alternant présence au bureau et smartworking (la formule des deux jours par semaine se confirmant comme la plus utilisée par les entreprises), et en mode flexible sans être lié à un horaire mais à l’objectif à atteindre, prend de plus en plus d’importance. En ce qui concerne les politiques ESG, un intérêt particulier émerge dans le domaine social : les jeunes diplômés évaluent positivement les projets communautaires des entreprises et l’implication des employés dans des activités bénévoles. La dimension environnementale arrive en deuxième position et la gouvernance en troisième.