lun. Déc 23rd, 2024

Rue Moguer. De la poussière comme de l’encens. Les Vierge du Rocío atteint enfin le chemin qui la mènera au sanctuaire. La foule tourbillonne sur le sable et sous les porches, comme celui de la maison de Flora Llorente. C’est le passage le plus fugace de la Blanca Paloma. Elle le traverse comme un éclair. Le plafond du paso est jonché de pétales de roses blanches. Ceux qu’on lui a jetés lors de la longue traversée de la rue Almonte. La fin de la procession est proche. C’est l’une des plus longues de ces dernières années. Les habitants d’Almonte sautent par-dessus la barrière à 2:56 au petit matin du lundi de Pentecôte. A 3h17, la Reine des Marais a quitté son temple sous l’œil vigilant du nonce apostolique, Bernardito Cleopas Auzaqui a contemplé cette scène de Pentecôte depuis le balcon où Jean-Paul II a prononcé son célèbre discours dans lequel il exhortait le monde à être rociero.

Le saint patron d’Almonte a été près de 12 heures dans les marais. Il est l’une des plus longues processions de mémoire d’homme.. Son entrée en scène rappelle les années 1980, lorsqu’elle coïncidait avec les journaux télévisés du légendaire Telesur. A la différence que le retour dans leur « nid » est maintenant diffusé en streaming sur une multitude de canaux numériques. C’est l’un des moments les plus émouvants du parcours. La Vierge se tient à quelques mètres des maisons proches du sanctuaire. Les fidèles prient et chantent. Le ciel se couvre un instant, laissant passer une brise légère qui nous fait oublier la fin du mois de mai dans laquelle nous nous trouvons. En arrière-plan, la Mère, la lagune marécageuse avec la forme de la mer qui dessine un horizon infini.



La procession de cette année commence à 14h56, au moment où les habitants d’Almonte s’alignent sous la statue de la Vierge. A ce moment, il reste encore une douzaine de confréries à passer devant le sanctuaire pour le chapelet de minuit. L’esplanade de l’ermitage avait été bouclée jusqu’à la mise en place de la grille. La procession des simpecados s’est avérée froide en raison du manque de soutien du public. Lorsque les bruits tourbillonnent autour de la procession, le protocole est rompu. Même à l’intérieur de l’église, où de nombreux Almonteños (et Almonteñas) portent des polos colorés. beige (kaki dans le langage populaire) et l’anagramme de Marie estampillé dessus. Les membres du groupe s’emploient ensuite à maintenir un cordon de sécurité autour de la plate-forme de la Blanca Paloma.

Avant la fin du chapelet

Le simpecado de la Matrice se précipite dans le sanctuaire face à l’impatience des habitants d’Almonte de commencer la procession. Les confréries qui n’ont pas encore traversé le sanctuaire choisissent de passer devant le sanctuaire de manière précipitée, se faisant une place dans le bruit, tandis que la Vierge quitte le maître-autel et tente de rejoindre la porte principale de l’église. Ce transfert entre le presbytère et la sortie dure 20 minutes. Une parcimonie qui deviendra le déclencheur de la procession.

La Blanca Paloma arrive sur le sable à 3h17. De ce moment jusqu’à 14:23, heure à laquelle elle retourne à l’ermitage, le paso, créé en 2022 et dont la structure a été renforcée, tombe à terre à de nombreuses reprises. On peut dire qu’il est à terre plus longtemps qu’il n’est sur les épaules des habitants d’Almonte, en position verticale. Une tendance qui se manifeste dès le début de la procession.

A Gines, à 11:00

C’est l’une des processions les plus longues et les plus lentes. A Triana arrive à la lumière du jour et à la Plaza de Doñana – où il l’attend Séville– Il le fait après neuf heures du matin. La maison de la fraternité de Gines -depuis le balcon duquel le nonce apostolique contemple une fois de plus la procession- l’atteint à 11 heures, alors que le soleil est à son zénith. Après avoir visité tous les simpecados des confréries, le retour au sanctuaire est rapide.

Dans la maison de la confrérie Matriz, il lui chante Requiebros. La Blanca Paloma parcourt les derniers mètres qui la séparent de l’ermitage, la plupart du temps sans se lever du sol. Lorsque les habitants d’Almonte atteignent la verticalité, le miracle a lieu. Sa silhouette conique et le visage nacré de la Dame font taire tout bruit. Seuls les versets du baume et les paroles des sevillanas les plus sincères sortent de sa bouche. Peu après 14h30, la patronne d’Almonte retourne à son autel où, à partir de 15h00, elle commence à faire ses adieux aux différentes confréries qui entament leur voyage de retour et passent par l’esplanade avant le sanctuaire. Un retour dans l’âme rempli de joie et de nostalgie à parts égales. Le Rocío de 2023 est déjà de l’histoire ancienne.

By Nermond

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *