La Confindustria absout les entreprises italiennes : elles n’ont pas réalisé de revenus records en profitant, voire en spéculant sur la hausse des prix des matières premières et de l’énergie. La thèse, soutenue par la BCE, selon laquelle l’inflation trouve son origine dans les bénéfices des entreprises qui auraient supporté des hausses de prix du gaz et de l’électricité bien plus élevées que les coûts, empêchant ainsi leur diminution dès 2023 et stimulant une prolongation de la saison des taux d’intérêt plus élevés, ne peut pas être appliquée à la situation italienne. C’est ce qu’affirment les données mises sur papier par la Centre d’études des industriels, dans son rapport trimestriel qui soutiennent un raisonnement et des conclusions différents de ceux de la banque centrale.
« La dynamique des profits unitaires en Italie a été très différente.. La croissance totale est beaucoup plus faible que dans la zone euro : 3,5 % d’ici 2021. Les secteurs qui ont enregistré des augmentations significatives sont l’énergie-équipement et le commerce (+8%). Au contraire, en Italie, tant les services (-2,6%) que la construction (-3,8%) ont subi une baisse des profits unitaires, et l’industrie manufacturière a connu une forte chute (-8,1% en moyenne en 2022), et ce malgré la reprise du dernier trimestre », notent les économistes de Viale dell’Astronomia.
« La thèse selon laquelle la hausse des profits a alimenté l’inflation ne s’applique donc pas entièrement à l’Italie. Les données de l’Istat sur le taux de marge des entreprises manufacturières fournissent la même indication : chute à partir du début de 2021, reprise partielle seulement à la fin de 2022. Une analyse récente de la Commission européenne, contenue dans les dernières Perspectives, aboutit à des résultats similaires : elle montre que dans tous les pays européens, en 2022, les bénéfices unitaires ont fortement contribué à la hausse de l’inflation (c’est-à-dire à la croissance du déflateur du PIB), sauf, précisément, en Italie », conclut le rapport.
Plusieurs facteurs peuvent expliquer cette anomalie italienne : des coûts énergétiques plus élevés ; une taille d’entreprise plus petite, qui peut limiter le pouvoir de marché ; un poids plus important des secteurs en aval, en contact avec la consommation comprimée ; des stratégies de prix ciblées pour soutenir les volumes.
P ans la zone euro, en revanche, les profits unitaires ont considérablement augmenté en 2022 (8,1% en moyenne). ) avec des pics pour les secteurs du commerce (19,4%), de la construction (17,6%) et de l’énergie-extraction (43,4%). Dans l’industrie manufacturière, les profits unitaires ont augmenté de 10,3%. Dans les services, en revanche, une grande stabilité a été observée.
L’enquête Flash montre que la croissance en Italie s’est poursuivie au deuxième trimestre mais à un rythme plus modéré, tirée par les services, tandis que la situation dans l’industrie et la construction était moins solide. L’inflation persiste comme prévu (8,2 % en rythme annuel en avril), les taux d’intérêt augmentent (ils sont à 4,3 % pour les entreprises) et les prêts diminuent. La consommation montre des signaux mitigés, tandis que les investissements progressent lentement. L’ensemble de la zone euro montre des signes de faiblesse, tandis que l’industrie reprend aux États-Unis. La Chine ralentit, tandis que l’Inde progresse.