dim. Déc 22nd, 2024

Fragilisés par la flambée des loyers, par les impôts, par l’insuffisance du renouvellement des générations, par la contraction du volume d’affaires provoquée par la concurrence historique de la grande distribution et, depuis quelques années, également par le commerce électronique, les artisans diminuent de façon effrayante. En effet, au cours des dix dernières années, le nombre d’artisans propriétaires, associés et collaborateurs inscrits à l’Inps s’est effondré de près de 300 000, 281 925 pour être précis.  C’est une hémorragie continue qui frappe, en particulier, l’artisanat traditionnel, celui qui, par sa présence, son histoire et sa culture, a marqué, jusqu’à il y a quelques décennies, tant de rues de nos villes et de nos bourgs de province. C’est ce qu’affirme le Bureau d’études de la Cgia . Il suffit d’observer attentivement les banlieues et les centres historiques pour se rendre compte que de nombreuses enseignes ont été supprimées, et tout autant de vitrines désaffectées, perpétuellement sales et aux volets baissés. C’est un signe indéniable de la dégradation de la qualité de vie dans de nombreuses réalités urbaines. En effet, les villes ne sont pas seulement faites de places, de monuments, d’immeubles et de rubans d’asphalte, mais aussi de lieux d’échanges où les gens se rencontrent ne serait-ce que pour discuter. Ces micro-activités préservent l’identité d’une communauté et constituent une garnison extraordinaire capable de renforcer la cohésion sociale d’un territoire. En résumé, avec moins de magasins et de commerces de proximité, les lieux de socialisation à échelle humaine diminuent et tout devient gris, rendant les zones urbaines qui souffrent de ces fermetures moins vivables et plus insécurisées, pénalisant en particulier les personnes âgées. Une partie de plus en plus importante de la population italienne, qui compte plus de dix millions de personnes âgées de plus de 70 ans. Souvent sans voiture et sans magasins de proximité, faire ses courses est devenu un problème pour beaucoup d’entre eux. De nombreux métiers artisanaux sont en voie de disparition, et les causes qui ont conduit à cette situation sont multiples : tout d’abord, le comportement d’achat des consommateurs a changé, ensuite les nouvelles technologies ont évincé du marché de nombreuses activités manuelles, et la culture du jetable a pris le dessus sur toutes les autres, pénalisant notamment ceux qui avaient fait de la réutilisation et de la réparation d’objets et d’équipements un métier. En résumé, les métiers artisanaux traditionnels en déclin sont :

  • les réparateurs de voitures (peintres, batteurs, mécaniciens, etc.) ;
  • cordonniers ;
  • encadreurs ;
  • forgerons ;
  • charpentiers ;
  • photographes ;
  • empailleurs ;
  • ferblantiers ;
  • nettoyeurs à sec ;
  • fabricant de matelas ;
  • orfèvres ;
  • horlogers ;
  • maroquiniers ;
  • restaurateurs ;
  • brodeurs ;
  • réparateurs d’appareils électroménagers ;
  • tailleurs ;
  • plâtriers ;
  • tapissiers ;
  • typographes ;
  • verriers.

Par ailleurs, les secteurs artisanaux qui connaissent une phase d’expansion importante sont ceux du bien-être et des technologies de l’information. Dans le premier, par exemple, le nombre de coiffeurs, d’esthéticiens, de masseurs et de tatoueurs continue d’augmenter fortement. Dans le second, en revanche, les ingénieurs système, les spécialistes du marketing en ligne, les vidéastes et les experts en médias sociaux connaissent une forte croissance. Malheureusement, l’augmentation de ces activités ne suffit pas à compenser le nombre de fermetures dans le secteur historique de l’artisanat, de sorte que le nombre d’artisans ne cesse de diminuer. Selon le Bureau d’étude de la Cgia, il n’est pas exclu que, pour éviter la désertification des ateliers situés notamment dans les centres historiques, l’Etat doive, dans quelques décennies, soutenir ceux qui veulent ouvrir une activité artisanale ou commerciale par un financement direct. Sinon, il sera très difficile pour quiconque de créer spontanément une petite entreprise. Avant d’atteindre ce point de non-retour, il convient de protéger l’artisanat, comme le prévoit l’article 45 de la Constitution. Quelques initiatives intéressantes ont été testées pendant la Covid. De nombreuses municipalités ont par exemple pris en charge les frais de livraison à domicile des produits achetés dans les petits commerces. Mais plus généralement, les impôts locaux (Imu, Taxe foncière unique, Tari, Irpef, etc.) devraient être ramenés à zéro pour ces activités de proximité et mettre en place des tables de concertation au niveau municipal, entre les associations représentant les propriétaires et les artisans, dans le but de trouver des accords qui garantissent aux propriétaires qui adhèrent à l’initiative la possibilité de bénéficier d’une série de concessions économiques qui devraient en partie être « répercutées » sur le locataire, en diminuant le loyer. Pour ce faire, l’État central devrait évidemment transférer chaque année aux municipalités les ressources nécessaires pour couvrir les dépenses encourues par ces dernières. Les provinces les plus touchées par la réduction du nombre d’artisans sont Rovigo (-2.187 égal à -22,2 %), Massa-Carrara (-1.840 égal à -23 %), Teramo (-2.989 égal à -24,7 %), Vercelli (-1.734 égal à -24,9 %) et Lucca (-4.945 égal à -25,4 %). Sur les 103 provinces suivies au cours de la dernière décennie, seule Naples a enregistré une variation positive (+58 ou +0,2 %).

Atelier et école des métiers pour attirer les jeunes 

Le point sensible de l’artisanat est le changement de génération. Des écoles (et des cours) ont même vu le jour pour transmettre les métiers. Si presque toutes les régions ont créé la figure du maître artisan :  est le maître-artisan qui possède une qualification professionnelle particulière et des compétences qui lui permettent de transmettre les connaissances du métier à d’autres. Un maître artisan peut transformer son lieu de travail en Bottega Scuola. Master Craftsman » et « Bottega Scuola » sont des marques déposées pour l’artisanat de qualité. La Région de Toscane par exemple, a approuvé un cahier des charges permettant aux artisans de valoriser et de promouvoir des techniques et des savoirs uniques. Pour obtenir la qualification, il faut avoir au moins dix ans d’expérience, certifiée et reconnue par des prix, des diplômes ou des certificats. Le candidat doit également être capable d’enseigner le métier, de transmettre son art à des élèves. La figure du maître artisan est d’une importance fondamentale pour ne pas perdre la tradition, le savoir-faire et surtout la passion, mais aussi pour contrer la crise de l’emploi des jeunes. Former et soutenir une nouvelle génération de maîtres-artisans pour promouvoir et protéger le grand patrimoine italien de culture, de beauté et de savoir-faire que représente l’artisanat italien. Fondazione Cologni dei Mestieri d’Arte  a toujours soutenu, est aujourd’hui une nécessité vitale pour le système économique et productif de notre pays. Souvent, cependant, les jeunes générations ont des difficultés à entrer en contact avec les écoles, pourtant nombreuses et de haut niveau, qui leur permettraient de transformer un talent en une profession et de consacrer leur temps à devenir les maîtres de l’avenir. C’est précisément pour cette raison que la Fondation Cologni a créé le site Scuolemestieridarte.itLe but de ce site est de raconter, représenter et célébrer les instituts italiens où les artisans de demain étudient et s’exercent. Des lieux où les jeunes apprennent les règles du talent et de la méthode, mais où l’on cultive aussi le goût et la passion, directement auprès de ces maîtres qui savent faire fleurir les gestes et germer les idées. Le site présente une sélection d’écoles qui représentent un exemple important de la façon dont la didactique est devenue l’expression d’une excellence bien établie et a su évoluer dans le temps : un choix qui représente de façon emblématique la spécificité que notre pays sait encore exprimer et qui comprend des instituts publics d’importance nationale, des écoles de formation liées à la tradition et au territoire, des réalités de haut niveau destinées à ceux qui ont déjà un diplôme, des écoles voulues par des entreprises privées clairvoyantes pour protéger et préserver un patrimoine de production et de culture unique et non exportable. Il convient de souligner l’existence de l’école Tool, via Taranto 96/e, à Rome,  fait  grâce au projet Outil – Ecole des Arts et Métiers et de la Citoyenneté par Lunaria – Associazione di Promozione Sociale et Else Associazione, avec le soutien d’Intesa Sanpaolo, par le biais du programme Formula, en collaboration avec la Fondation Cesvi. Les locaux de la Via Taranto ont été rénovés, aménagés et équipés pour accueillir les nombreux ateliers et initiatives prévus. Il s’agit en effet d’un espace-atelier dédié aux arts et aux techniques artisanales de l’imprimerie, équipé de machines conviviales à la portée de tous, où l’on peut construire des relations significatives pour transmettre des connaissances et des compétences autour du monde du livre et apprendre des savoir-faire et des techniques manuelles. Un lieu de sociabilité et de formation où expérimenter des pratiques de citoyenneté active à travers des ateliers, des rencontres et des séminaires sur les grandes questions de notre temps. Par le biais du « work-play » et des activités coopératives et manuelles, les enfants et les jeunes peuvent faire l’expérience d’une socialisation positive qui favorise le développement de la personne, des compétences professionnelles, de la coexistence civile, de la solidarité intergénérationnelle et de l’inclusion des plus vulnérables, contribuant ainsi à construire les fondements de la citoyenneté dans les nouvelles générations. Le projet vise à toucher 800 enfants et jeunes (de 6 à 20 ans) d’âges et de milieux différents, en situation de fragilité et de pauvreté éducative dans le quadrant est de la capitale. L’outil vise également à contribuer activement à la communauté éducative et à la renforcer, en soutenant et en intégrant le travail des différents acteurs publics et privés – tels que les écoles, les services sociaux, les familles, les centres de jeunesse – impliqués dans l’éducation et la prise en charge. L’école est ouverte à tous les citoyens avec un programme d’expositions, de présentations, d’infogroupes et de réunions publiques qui retraceront les ateliers organisés, mais qui seront aussi de nouvelles opportunités de socialisation et de débats.

Le contrat et les nœuds de protection sociale  

Confartigianato, Cna et Casartigiani  « confirment leur opposition à l’introduction d’un salaire minimum par la loi ». Ils l’ont réaffirmé lors d’une audition devant la Commission du travail de la Chambre des députés sur les propositions de loi sur le salaire équitable et le salaire minimum. « Une intervention législative en matière de salaires, ont-ils souligné, entraînerait une série de dysfonctionnements : du risque de fuite de la négociation collective au manque de valorisation de la négociation de second niveau et de la bilatéralité, en passant par la complexité de la détermination d’un salaire minimum incluant les éléments constitutifs de la rémunération différée (vacances, congés, réduction du temps de travail, indemnités de licenciement, protection sociale, bilatéralité) et tenant compte des différences entre les contrats concernant les différents secteurs. En particulier, selon Confartigianato, Cna et Casartigiani, « l’introduction d’un salaire minimum légal est irréalisable parce que, s’il était inférieur à celui établi par les conventions collectives, il encouragerait leur désapplication et, s’il était supérieur, il créerait un déséquilibre dans la négociation des augmentations salariales. Dans les deux cas, il en résulterait une détérioration des conditions des travailleurs. En outre, un salaire minimum légal contrecarrerait les efforts de la négociation collective pour trouver des solutions à l’évolution des besoins des entreprises en matière d’organisation et de flexibilité et risquerait d’affecter les protections collectives et les systèmes de protection sociale complémentaires en faveur des travailleurs, tels que ceux appliqués dans les secteurs de l’artisanat et des PME. C’est le cas des conventions collectives sur les avantages bilatéraux qui déterminent des avantages économiques pour les salariés bien plus importants que la seule cotisation ». En revanche, les trois confédérations d’artisans « insistent sur la nécessité d’étendre au maximum l’application intégrale de la convention collective et s’opposent à l’introduction d’une taxe sur la valeur ajoutée ». dumping contractuelle, par une législation qui encourage l’application de contrats de qualité, et par le renforcement de la supervision de l’inspection ». « Nous devons ouvrir le chantier de la protection sociale complémentaire pour le secteur de l’artisanat, mais aussi l’opportunité de consolider la protection sociale bilatérale en la rendant véritablement universelle, c’est-à-dire utilisable par les travailleurs de tous les secteurs, leurs familles et les employeurs eux-mêmes ». C’est ce qu’a déclaré le secrétaire général de la CISL Luigi Sbarra.  Pour le leader de la Cisl, « il est nécessaire de promouvoir des pratiques collaboratives et participatives, aussi bien dans les relations industrielles que dans la dynamique de la prise de décision publique. Les entreprises artisanales le savent bien, qui, dans ces années difficiles, ont résisté précisément grâce à la résilience générée par les excellentes relations industrielles avec le syndicat ». Dans ces années difficiles, conclut-il, nous avons su travailler en équipe, en exerçant la coresponsabilité à travers de formidables pratiques bilatérales et contractuelles et la solidité des relations de négociation vécues au quotidien dans la proximité et dans les territoires. Une force démocratique qui a permis le maintien et la sauvegarde d’une excellence productive profondément liée à la valorisation d’un travail de qualité. Mais c’est précisément l’expérience acquise et consolidée dans le secteur de l’artisanat qui nous fait dire aujourd’hui qu’il faut aller plus loin. Réfléchir à la manière de construire ensemble d’autres instruments de cohésion et de développement pour réparer les nombreuses fractures sociales et économiques qui risquent de miner les perspectives de développement de ce pays ».

Trois mille recrutements pendant l’été dans différents secteurs 

L’été est toujours une période riche en opportunités d’emploi. Openjobmetis  propose plus de 3 000 postes dans de nombreux secteurs en Italie : tourisme, hôtellerie et restauration, mais pas seulement. Plusieurs secteurs devront renforcer leur personnel pour faire face aux pics de demande dans les mois à venir : il y a plus de 500 opportunités dans l’Horeca pour des figures spécialisées telles que les dégustateurs et les barmen ou les maîtres de bar. Il y a également de nombreux postes ouverts pour les cuisiniers, les aides-cuisiniers, les serveurs et les coureurs, ainsi que les sauveteurs. Plus de 450 postes sont également disponibles dans le secteur du commerce de détail, en tant que vendeurs/commerciaux dans les boutiques touristiques et la grande distribution organisée. Environ 150 postes sont également à pourvoir dans l’industrie alimentaire et le nettoyage industriel. Dans le domaine de la logistique, notoirement touché par un pic d’activité durant la période estivale, Apl-Agenzia per il Lavoro recherche environ 1 000 personnes pour compléter ses effectifs en tant qu’inventeurs et magasiniers. « Le niveau d’emploi est en augmentation », a déclaré Elisa Fagotto , candidate manager chez Openjobmetis – et l’été est une excellente opportunité pour ceux qui s’investissent activement dans le travail ; en effet, les postes proposés conviennent également à ceux qui sont à la recherche d’un premier emploi ». Si l’on examine les perspectives d’emploi du point de vue des secteurs, les offres des Apl montrent un secteur agroalimentaire plutôt actif, axé sur la transformation de produits spécifiques à base de fruits et légumes comme, par exemple, les tomates, pour lesquelles la campagne de l’or rouge en Émilie-Romagne est sur le point de démarrer en 2023, mais aussi les kiwis, pour lesquels plus de 550 travailleurs du tri, de l’emballage et de la manutention sont recherchés. Et encore, une liste de produits souvent destinés à arborer le label AOP qui représentent les spécificités et l’engagement des exportations italiennes : les pommes de terre, pour lesquelles 140 opérateurs de tri et de conditionnement sont recherchés dans le Latium ; les cerises, les pêches, les raisins, pour lesquels 200 opérateurs de tri et de conditionnement sont recherchés dans les Pouilles ; les fraises, pour lesquelles 120 opérateurs de conditionnement sont recherchés dans la Basilicate ; les melons, pour lesquels 80 opérateurs de tri et de conditionnement sont recherchés dans la Sicile. Enfin, l’industrie de la confiserie est particulièrement florissante dans le Piémont où, pour le district des noisettes et du cacao, on recherche au moins 100 personnes dans la zone de production et plus de 50 boulangers en vue des embauches qui marqueront le début de la levée des bonbons de Noël les plus typiques dans les ateliers industriels à partir du mois de septembre.

By Nermond

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