La facture de gaz sera plus chère en avril. Après trois révisions à la baisse, Arera, l’autorité publique qui fixe les tarifs, a annoncé hier après-midi l’augmentation pour les clients, environ un tiers des familles italiennes, qui restent dans le marché protégé. Une augmentation importante, de 22,4 %, qui est inextricablement liée à la réduction des remises décidée par le gouvernement avec le « décret projet de loi ». Le mois d’avril a été marqué par une réduction significative, de 65 %, de la composante de réduction appelée « UG2 », utilisée l’année dernière pour compenser les augmentations et appliquée aux tranches de consommation allant jusqu’à 5 000 mètres cubes par an. La consommation moyenne de gaz d’une famille est de 1 400 mètres cubes. Le « décret de facturation » pour le deuxième trimestre 2023 a confirmé la réduction de la TVA à 5 % et la mise à zéro des frais généraux restants. L’augmentation intervient à un moment où le prix de gros moyen du gaz est en légère baisse et gèle les espoirs d’un redressement linéaire des prix.
L’augmentation sera probablement moins perçue parce qu’elle arrive à un moment de l’année où les chauffages sont éteints et où la consommation de gaz des ménages tend à être minimale », a souligné Stefano Besseghini, président de l’Arera, « Nous devons garder à l’esprit que nous nous sommes engagés sur la voie du retour à la normale, où le système énergétique est appelé à s’équilibrer sans avoir recours aux finances de l’État pour faire face à la crise ».
En avril, le prix de référence du gaz est de 91,64 centimes d’euro par mètre cube, taxes comprises. L’augmentation globale pour les utilisateurs du marché protégé est déterminée par une légère diminution des dépenses pour le gaz naturel de 3,1%, une diminution du tarif lié aux dépenses de transport et de comptage de 4% et une augmentation significative des frais généraux pour la partie liée à UG2 (29,5%).
La révision à la hausse quantifiée hier intervient après trois baisses consécutives : la plus importante en janvier, de 34,2 %, suivie de 13 % en février et de 13,4 % en mars. Comme toujours, la mise à jour d’Arera ne change rien pour les ménages passés au marché libre, à moins qu’ils n’aient choisi des contrats dont les prix sont « arrimés » à ceux du marché protégé.
Depuis la fin de l’année dernière, Arera a commencé à actualiser les tarifs du gaz tous les mois, au lieu de tous les trimestres, afin que les effets positifs de la baisse des prix atteignent plus rapidement les ménages. L’ajustement des prix, contrairement à celui de l’électricité, se fait ex post, c’est-à-dire une fois que le mois de référence est terminé et que l’Autorité dispose de tous les éléments pour définir un tarif congruent. La moyenne mensuelle du prix sur le marché de gros italien (le PSV day ahead) est prise comme prix de référence.
Pour les associations de consommateurs, la réduction des rabais sur la composante UG2 du gaz décidée par le gouvernement Meloni s’est avérée totalement inopportune. En matière de factures, il faut de la cohérence et le principe de non-application totale ou partielle des frais de système doit être utilisé pour limiter l’extrême volatilité des prix des matières premières et contenir l’inflation galopante », explique le président Furio Truzzi de l’Assoutenti, « si d’une part la nouvelle augmentation tarifaire est enregistrée alors que les radiateurs sont éteints, d’autre part elle aura des effets directs et lourds sur le taux d’inflation, qui est déjà à des niveaux très élevés aujourd’hui ». La demande des associations est toujours la même : la mise à zéro des frais de système sur l’électricité et le gaz jusqu’à la fin de l’urgence inflationniste en Italie, comme mesure pour calmer les listes de prix de détail.
Des augmentations sont également prévues pour les factures d’électricité : lors d’une audition à la Chambre des députés, Besseghini a expliqué qu’au troisième trimestre, elles augmenteront de 10 % par rapport au deuxième trimestre, et au quatrième trimestre de 25 %. En ce qui concerne les tarifs de l’électricité, les charges fiscales ont été entièrement rétablies à partir du mois d’avril, une décision qui, selon les associations de consommateurs, entraînera à elle seule une augmentation des tarifs de 12,7 %.