Maintenant. C’est précisément maintenant, alors que la Semaine Sainte s’éloigne entre les jours de Pâques, dans quelques souvenirs nostalgiques d’expériences personnelles, et que le temps, toujours thérapeutique, remet définitivement chacun à sa place, que je voudrais réfléchir à Séville sur la situation actuelle du frère nazaréen de cire ou de croix. Des hommes et des femmes, peut-être inconnus dans les froides listes des députés de la canastille et du célador, dont l’aspiration a toujours été d’accompagner leurs porteurs de titres sacrés dans une manifestation publique de foi à la Sainte Église Cathédrale de Séville, sans autre désir peut-être, et pas pour tous, que d’atteindre à un moment donné leur ancienneté et leurs mérites, un bâton ou un insigne dans les « entrailles » de leur fraternité.
Pendant des siècles, le frère nazaréen a été – et est toujours – l’âme spirituelle qui explique, voire justifie, le développement moderne évident des confréries et des confréries de Séville. Un soutien économique qui se manifeste dans l’élan des mayordomías qu’aujourd’hui, heureusement, toutes les confréries vivent et apprécient. Car il est juste de reconnaître que ces confréries pénitentielles connaissent actuellement un essor socio-économique très important dans la ville de Séville et dans toute l’Andalousie. Le passé n’a pas toujours été meilleur, même si ceux d’entre nous qui ont un certain âge se languissent de la Semaine sainte presque familière et intime de leur enfance et de leur jeunesse, il y a près d’un demi-siècle. Hier comme aujourd’hui, sortir en tant que nazaréen n’a jamais été une simple joie individuelle, encore moins un amusement collectif vide de contenu religieux, ni une pénitence excentrique de « sang », typique d’autres époques heureusement dépassées.
Sortir en tant que nazaréen sans autre prétention personnelle que celle de faire une procession pénitentielle et une manifestation publique de la foi a toujours été une attitude chrétienne, du moins respectable. Je ne découvre rien de nouveau si je souligne, en tant que frère nazaréen, que nous, nazaréens, avons besoin, maintenant plus que jamais, d’une formation fraternelle qui abonde dans la qualité de la station pénitentielle ; dans la véritable signification de cette manifestation publique de la foi ; dans la raison de l’habit que nous portons tous, comme d’autres l’ont fait avant nous et comme d’autres le feront plus tard dans un cycle fraternel béni de vie et de mort parce que nous passons tous et que la fraternité demeure. C’est pourquoi la controverse sociale du « numerus clausus » m’inquiète. Ce serait minimiser, ou pire, dynamiter l’un des fondements historiques de nos confréries qui a toujours soutenu la croissance des confréries pénitentielles. ; Le Procureur en a déjà eu l’intuition il y a quelques jours en insistant sur la nécessaire formation des Nazaréens et bien sûr sur le respect du public, si dégradé depuis la post pandémie comme ceux qui assistent à une messe et à une fête laïque en raison du dédain de beaucoup.
L’exemple du Nazaréen éduqué et civique est le meilleur miroir d’un environnement qui n’est pas toujours aussi respectueux des confréries pénitentielles de la ville de Séville. Nous ne nous attarderons pas davantage sur ce sujet. Mais la défense du frère nazaréen est absolument nécessaire dans nos confréries. C’est l’héritage le plus consubstantiel et en même temps le plus précieux, car il s’agit de personnes. Dans la presse écrite, à la radio et à la télévision, on écrit et on rapporte peut-être trop, parfois sans aucune base exhaustive, sur les belles décorations florales de nos chars, sur les broderies élaborées, voire sur les excellents frères capataces et costalero, sans parler des magnifiques groupes musicaux qui accompagnent nos confréries. Tout cela est hautement recommandé, bien sûr. Mais rien ou presque n’est dit sur les frères et sœurs nazaréens qui constituent la structure de base de chaque confrérie en tant que colonne vertébrale des processions pénitentielles ; sur leurs habitudes processionnelles, les insignes et les vêtements qu’ils portent dans leurs confréries respectives, leur signification et leur évolution historique. Ce ne sont que des chiffres, des chiffres vides.
Sans dénigrer tout ce qui a été dit ci-dessus, qui est sans aucun doute vrai, car cela fait partie de l’idiosyncrasie de notre confrérie sévillane, ce sont les frères et sœurs nazaréens de la lumière ou de la croix qui forment la majorité des processions pénitentielles. C’est pourquoi nous devons nous occuper d’eux et veiller à leur formation morale et historique, et pas seulement à l’esthétique extérieure de la fraternité. Ces derniers temps, nous avons tous prêté trop d’attention – en particulier certains conseils d’administration – à l’aspect extérieur, même au folklore et au tourisme. On a abandonné l’instruction intérieure du frère nazaréen, des femmes et des hommes anonymes qui, pendant des siècles, ont constitué le noyau social des confréries et des confréries de pénitence, avec leurs misères et leurs grandeurs, et celles-ci, les confréries, ont toujours été un reflet fidèle de l’idiosyncrasie de leurs frères et de leurs sœurs. Quelque chose qui semble confus de nos jours, car il y a une tendance à l’unité thématique et des modèles de confraternité qui sont corsetés en raison d’un manque de formation morale et historique des Nazaréens. En conséquence, on oublie que sortir en tant que nazaréen est quelque chose de très, très sérieux, mais pas triste. Vindication du frère nazaréen dans notre Semaine Sainte qui cherche avec ces lignes à accentuer son respect individuel et collectif, et surtout, à augmenter avec son charisme particulier et instructif le sens différenciateur de chacune de nos confréries bénies dans la Semaine Sainte de la ville de Séville.