Pour la première fois depuis 2020, les entreprises voient un ralentissement de l’inflation au cours des 12 prochains mois, bien que cela ne se traduise pas par une diminution du malaise social, qui reste stable à 17,9%, selon Confcommercio. C’est un rapport de la Banque d’Italie, dans son enquête sur les anticipations d’inflation et de croissance pour le premier trimestre 2023, qui note que les anticipations d’inflation à la consommation ont diminué sur tous les horizons temporels, s’établissant à 6,4 % sur 12 mois et à 5,3 et 4,8 % sur les horizons de 2 ans et de 3 à 5 ans, respectivement. « Bien que les prix de vente aient continué à croître à un rythme soutenu au cours de l’année écoulée, pour la première fois depuis la fin de 2020, les entreprises prévoient un ralentissement au cours des 12 prochains mois dans tous les secteurs, à l’exception de la construction résidentielle », explique l’étude.
« Les jugements des entreprises sur la situation économique générale sont devenus moins défavorables », poursuit le rapport. Par rapport à l’enquête précédente, « les prévisions des entreprises concernant leurs conditions d’exploitation au cours des trois prochains mois se sont également améliorées, grâce à un regain de dynamisme de la demande et à l’atténuation des difficultés liées aux prix élevés de l’énergie et à l’approvisionnement en matières premières et en intrants intermédiaires. En outre, les évaluations de la détérioration des conditions d’investissement restent plus élevées que celles de l’amélioration, mais le solde est devenu beaucoup moins négatif que lors de l’enquête précédente. L’accumulation de capital se poursuivrait en 2023 et serait associée à une expansion de l’emploi au cours des trois prochains mois.
En même temps, selon les données de Confcommercio, malgré le fait que le processus de reprise de l’inflation semble bien engagé et que le marché du travail a été affecté, jusqu’à présent, dans une mesure très limitée par le ralentissement de l’activité économique, des incertitudes subsistent quant à la possibilité d’une réduction décisive, à court terme, de la zone de malaise social. L’indice de misère confcommercio (Mic) de février 2023 s’est établi à une valeur estimée de 17,9, inchangée par rapport au mois précédent. La stabilisation de l’indicateur, à une valeur élevée, reflète la stabilité substantielle du taux de variation des prix des biens et services à fréquence d’achat élevée et du chômage étendu (qui est passé de 9 % en janvier à 8,9).
« En février 2023, explique Confcommercio, les prix des biens et services à haute fréquence d’achat ont affiché une variation tendancielle de 9,0 %, en légère hausse par rapport aux 8,9 % du mois précédent. Les premières estimations pour le mois de mars indiquent un net ralentissement du rythme de croissance des prix pour ce type de biens et services (+7,7% en glissement annuel). L’amorce d’une phase moins critique du côté de l’inflation est une condition préalable importante pour une amélioration de l’activité économique au second semestre 2023, avec de possibles répercussions positives sur le marché du travail et sur la zone d’agitation sociale ». Toutefois, des tensions persistent dans les bilans des entreprises tout au long de la chaîne qui relie les importations, les prix à la production et les prix de gros, jusqu’au secteur de la distribution finale.