Des données positives arrivent pour l’Italie concernant l’emploi et la variation du PIB, ainsi qu’une tendance discrète de l’indice Pmi composite de la zone euro. Après le ralentissement de la fin de l’année 2022, l’emploi en Italie augmente au cours des deux premiers mois de 2023 à un rythme plus rapide qu’avant la pandémie. Selon le dernier rapport Bankitalia-Ministère du travail et Anpal, en effet, après la forte baisse du second semestre 2022, au cours des deux premiers mois de 2023, la demande de travail dans le secteur privé non agricole renoue avec la croissance à un rythme soutenu : plus de 100 000 emplois ont été créés, nets des cessations d’activité. Cette hausse est supérieure d’un tiers à celle des mêmes mois de 2019, avant la pandémie, et ne concerne que la composante permanente.
La croissance de l’emploi, montre l’analyse, s’est jusqu’à présent concentrée sur la composante permanente, grâce notamment aux nombreuses transformations de contrats à durée déterminée. Au cours des prochains mois, la recomposition de la main-d’œuvre vers des emplois stables pourrait être moins intense : la part des contrats à durée déterminée dans le total des embauches augmente lentement. La croissance de la demande de travail, montre l’analyse, a été globalement plus prononcée dans les régions du centre et du nord, qui concentrent plus de 80 % des emplois créés au cours des deux premiers mois de l’année 2023. Les régions méridionales ont toutefois surmonté la stagnation substantielle du second semestre 2022, enregistrant une dynamique de l’emploi en légère expansion. Après avoir davantage souffert que les hommes lors de la crise pandémique, l’emploi féminin progresse à des niveaux historiquement élevés depuis la fin de l’année 2021. La forte incidence en 2021-22 de la demande de main-d’œuvre dans les secteurs du commerce, du tourisme et des services personnels, où la part des femmes employées est plus élevée, a contribué à cette dynamique. Toutefois, au cours des deux dernières années, les femmes n’ont occupé qu’un tiers des emplois permanents. Les femmes ont contribué à près de 40 % de la création d’emplois, soit 2,5 points de pourcentage de plus qu’en 2018-19.
En termes de contrats, les contrats à durée déterminée sont restés globalement stables et les apprentissages ont diminué d’environ 8 000. La demande de main-d’œuvre a été principalement tirée par les services, qui ont enregistré de faibles taux de croissance dans l’ensemble au cours de la dernière partie de l’année 2022. Dans le tourisme en particulier, 22 000 nouveaux emplois ont été observés, représentant un cinquième du nombre total de postes créés au cours des deux premiers mois de 2023. Dans l’industrie au sens strict, après le ralentissement de l’été dernier, la dynamique de l’emploi a continué de se renforcer, en partie grâce à la reprise des secteurs à plus forte intensité énergétique, qui ont bénéficié de la baisse des prix de l’énergie dans la dernière partie de l’année 2022. La construction a enregistré des tendances globalement stables.
Entre-temps, la variation du PIB est devenue positive en février. La mise à jour de l’estimation du produit intérieur brut mensuel réel en février indique en effet une reprise de l’activité économique, à 0,2 % m/m, après trois mois de légère contraction. Le taux de variation tendanciel reste à 1,4 %, inchangé par rapport à janvier. C’est ce que révèle l’analyse préparée pour Adnkronos par la Fondation Tor Vergata à travers son Observatoire Faini. Après la contraction de la production industrielle en janvier (-0,7 % m/m) suite à la forte augmentation de la fin de l’année, la croissance du PIB en février reflète l’amélioration des indicateurs les plus récents. Dans un contexte de baisse des prix de l’énergie, l’augmentation de la production d’électricité s’est accompagnée d’une hausse de la consommation industrielle d’électricité. Les perspectives de reprise progressive du secteur sont également confirmées par l’évolution des indicateurs qualitatifs. Le climat de confiance des entreprises manufacturières s’est stabilisé après trois mois de hausse, soutenu par une nouvelle amélioration des prévisions de production et des jugements sur les commandes ; ceci s’est accompagné d’une augmentation de l’indice Pmi (52,0 contre 50,4). Il y a également eu des indications positives sur le front des services.
Selon S&P Global, l’indice composite Pmi de la zone euro a atteint son plus haut niveau depuis 10 mois en mars, sous l’impulsion du secteur des services. Cependant, l’industrie manufacturière reste en difficulté, l’indicateur sectoriel ayant chuté à son plus bas niveau depuis 4 mois. En particulier, l’indice général calculé par S&P Global s’est établi à 54,1 points, contre 52 en février et 51,9 attendus par le marché. L’indice des services s’est établi à 55,6 points, contre 52,7 le mois précédent et 52,5 attendus par les analystes. Là encore, il s’agit du niveau le plus élevé depuis mai 2020. « D’après les données flash recueillies par l’enquête Pmi en mars », commente S&P Global, « la croissance de l’économie de la zone euro s’est accélérée pour atteindre un record en dix mois, consolidant les signes d’une reprise après le déclin de la fin de l’année dernière. Dans le même temps, les pressions inflationnistes continuent de diminuer. La croissance de l’emploi s’est également accélérée et la confiance dans les perspectives économiques s’est maintenue, malgré les craintes suscitées par les récentes tensions dans le secteur bancaire et la hausse des coûts d’emprunt ».