« Le scénario international reste caractérisé par un degré élevé d’incertitude et de risques à la baisse. Une trajectoire de retour de l’inflation plus longue que prévu initialement commence à se dessiner ». C’est ce qu’indique l’Istat dans une note sur les tendances économiques italiennes. L’institut note également que « le PIB de l’Italie, au quatrième trimestre 2022, a montré une légère variation cyclique négative, résumant la contribution positive de la demande étrangère nette et la contribution négative de la demande intérieure nette des stocks ».
En janvier, l’indice corrigé des variations saisonnières de la production industrielle, après la forte augmentation du mois précédent, a diminué en termes cycliques de 0,7 %, avec des signaux discordants parmi les principaux groupes d’industries. En revanche, le marché du travail a continué à s’améliorer en janvier. Le nombre de salariés a désormais dépassé les niveaux d’avant la pandémie, tandis que le nombre d’indépendants reste inférieur aux valeurs moyennes pour 2019. La confiance des consommateurs s’est de nouveau améliorée en février, tandis que la confiance des entreprises, après avoir augmenté pendant trois mois consécutifs, s’est stabilisée, conclut l’Istat.
La crise déclenchée par l’effondrement de la Silicon Valley Bank aux États-Unis remet en cause la politique d’augmentation du coût de l’argent adoptée pour ralentir l’inflation. Bien que la crise ait commencé aux États-Unis, le dilemme ne touche pas seulement la Fed, les marchés la voyant déjà se défaire de ses chaussures de faucon dès la prochaine réunion du 22 mars. Si les nouvelles données sur l’inflation américaine, qui arrivent aujourd’hui, n’obligent pas à une réflexion plus approfondie. Même la BCE est appelée, sinon à changer de cap, du moins à réfléchir davantage, à tel point que le marché ne prend même plus pour acquis la hausse de 50 points attendue ce jeudi et annoncée par la présidente Christine Lagarde elle-même lors de la réunion de février.
Avec la crise du SVB, l’aile des colombes dispose désormais d’un nouvel argument solide pour réclamer une trajectoire plus douce vers l’objectif, qui est toujours de faire baisser l’inflation. Le problème est que le chiffre de départ n’aide pas leurs intentions : l’inflation de base, c’est-à-dire nette des éléments plus volatils tels que l’alimentation et l’énergie, s’est accélérée à 5,6% en février, ce qui indique que la hausse des prix s’est non seulement propagée à tous les secteurs, mais qu’elle se poursuit sans entrave. C’est pourquoi la présidente Lagarde n’avait pas exclu des hausses ultérieures, qui pour le marché – jusqu’à la semaine dernière – auraient pu conduire à un taux terminal de 4 %, contre 2,5 % actuellement. Hier, pour la première fois depuis un mois, les anticipations sur le pic de taux sont passées sous la barre des 3,70 %. Et pour les opérateurs, il n’y a que 50 % de chances que la BCE décide d’un resserrement de 50 points jeudi. Selon certains analystes, il pourrait être limité à 45 points. Ce serait un signal fort, le tour des colombes, ou la crainte que le système financier européen ne soit pas aussi immunisé contre la contagion que le prétendent ses ministres.