dim. Déc 22nd, 2024

« Un fonds est nécessaire pour permettre à tous d’accéder aux avantages de la loi 3 contre le surendettement. Même pour ceux qui n’ont pas les ressources économiques pour payer les coûts de la procédure ». Sans doute l’avocat Letterio Stracuzzi , président de l’Ets Protezione Sociale Italiana et l’un des principaux experts de la loi 3, a appelé sauve les suicidesqui a permis à de nombreux entrepreneurs et familles de se libérer de l’emprise des dettes. Des dettes qui, dans de nombreux cas, les écrasaient et les réduisaient à une condition de profonde détresse économique et sociale. Une situation, celle du surendettement, exacerbée par la crise économique induite d’abord par la pandémie et ensuite par la guerre en Ukraine. La loi 3 (désormais incluse dans le code de crise) permet au débiteur d’honorer les sommes qu’il peut payer en fonction de ses conditions économiques actuelles et d’amortir le reste. Mais malheureusement, toutes les personnes concernées ne peuvent pas accéder aux avantages offerts par cette loi. « ‘Environ 30 % des personnes endettées’, explique Stracuzzi, ‘ne sont pas en mesure de supporter les coûts d’accès à la procédure. Depuis le début de notre activité, nous avons aidé 736 familles dont les dettes ont été effacées pour un montant supérieur à 130 millions d’euros. Cependant, l’alerte reste élevée. En 2022, plus de 3 000 entreprises et ménages se sont adressés aux bureaux de nos organismes de résolution des crises en Lombardie et en Sicile. Parmi eux, près de 1 000 n’ont pas pu accéder aux avantages de la loi 3 car ils n’ont pas les moyens financiers de payer les coûts de la procédure ». C’est pourquoi Stracuzzi lance une proposition aux institutions et à l’Eglise pour la création d’un Fonds ad hoc en utilisant également les allocations du Fonds pour la justice unique. « En substance, poursuit l’avocat, des milliers de familles et d’entreprises ne peuvent pas accéder à la loi 3 et obtenir le bénéfice de l’exdébitation (l’annulation des dettes qui ne peuvent être payées) car, étant endettées, elles n’ont pas la possibilité de payer les frais d’accès. Il s’agit en réalité d’un contre-sens. Si vous voulez étendre à toutes les personnes endettées la possibilité de reconstruire leur vie : en annulant les dettes ; alors il faut un fonds pour couvrir les frais d’accès à la Loi 3 pour les familles qui n’ont pas les ressources pour les payer. Parfois, les municipalités interviennent pour aider les personnes à payer les frais de la procédure. D’autres fois, ce sont des fondations ou Caritas qui interviennent. Mais ce sont des interventions ponctuelles. Il serait nécessaire d’introduire un véritable fonds auquel on pourrait accéder de manière continue et systématique pour les personnes dans le besoin ». Dans le détail,  » l’État pourrait affecter un pourcentage des dotations du Fonds pour la justice unique au Fonds. Les dotations du Fonds comprennent les sommes d’argent et autres produits liés aux titres au porteur, aux crédits pécuniaires, aux comptes courants, aux livrets et à tout autre actif financier à contenu monétaire ou patrimonial saisis et/ou confisqués dans le cadre de procédures pénales, de l’application de mesures préventives ou de l’imposition de sanctions administratives. L’Eglise par le biais de Caritas ou de la 5xmille pourrait augmenter le fonds. Il y a encore beaucoup de personnes à sauver et il faut agir au plus vite ». Dans la lutte contre le phénomène de l’usure et du surendettement, la fondation San Mamiliano e Rosalia, qui a toujours été active en Sicile, a signé ces jours-ci un nouvel accord avec la Banca Mediolanum, signant ainsi le premier contrat de prêt lié à la loi 3/2012. Il s’agit d’un premier pas important qui témoigne d’une urgence qui nécessite de plus en plus une intervention nationale.

By Nermond

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