On l’a appelée la « loi anti-suicide » mais, au cours de ces dix premières années, le mécanisme sur lequel elle repose, à savoir la « restructuration » des dettes des personnes surexposées auprès des banques, n’a pas été facilement accessible. Une lacune que la Banca Mediolanum et la Fonla dazione Santi Mamiliano e Rosalia de Palerme ont tenté de combler par un accord signé hier, à l’occasion du vingtième anniversaire de la Fondation, dans la capitale sicilienne. Un système qui facilite l’accès au processus d' »ex-débitation » par le biais d’un prêt sans garantie et à un taux d’intérêt proche de zéro pour payer les honoraires des avocats et des comptables. En effet, c’est une petite somme, le plafond a été fixé à 5 000 euros, qui permet de déposer le dossier auprès d’un « Occ », un « Organismo di composizione della crisi da sovraindebitamento » (Organisme de résolution de la crise de surendettement). Le prêt est aussi particulièrement pratique car pendant les deux premières années, seul le pré-amortissement, c’est-à-dire les intérêts, est payé. Restructurer la dette, payer immédiatement les créanciers et la rationaliser dans une seule banque permet de réaliser des économies considérables car on obtient des amortissements et un rééchelonnement sur la capacité réelle du débiteur.
« Nous nous sommes aperçus qu’il y avait des difficultés pour accéder à la loi 3/2012 », explique le président de la Commission européenne. Vittorio Alfisi, président de la fondation basée à Palerme qui fait partie du conseil national anti-usure Giovanni Paolo. II – parce que les personnes qui s’adressaient à nous étaient dans une situation économique désespérée et n’avaient pas l’argent pour payer les professionnels. Grâce à une contribution de la Région, qui a alloué 300 000 euros, et à la collaboration avec la Banca Mediolanum, nous avons lancé cette nouvelle initiative. Nous espérons pouvoir aider une centaine de personnes en difficulté au cours des prochaines années ». Dans de nombreux cas, la perte du travail est la goutte d’eau qui fait déborder le vase, mais parmi les raisons, il y a les maladies et les divorces, et les cas de jeux d’argent sont en forte augmentation.
Il s’agit de personnes « non bancables » à qui personne n’accorderait de crédit, mais qui ne doivent pas être laissées seules si elles veulent s’engager sur un chemin vertueux. Il ne s’agit pas d’argent ‘donné’ mais de prêts renouvelables pour lesquels nous prenons le risque en tant que banque », souligne-t-il. Giovanni Pirovano, président de la Banca Mediolanum. -Cette nouvelle convention suit un chemin commun, fortement souhaité par le fondateur Ennio Doris, visant à faire revivre les personnes surendettées en leur rendant leur dignité civique et morale ». Dans le même temps, un renouvellement a été signé pour trois années supplémentaires de la convention dite « prêt de sauvetage » signée en 2019, qui vise à prévenir l’usure en facilitant l’octroi de prêts (jusqu’à un maximum de 20 000 euros) aux personnes ayant des difficultés d’accès au crédit. Le plafond mis à disposition en Sicile est de 550 mille euros sur un total de 3,6 millions à l’échelle nationale. « De 2019 à aujourd’hui, nous avons effectué environ 500 interventions rien qu’en Sicile », souligne Pirovano, « Notre objectif n’est pas de faire la charité mais de redonner confiance à ces personnes en leur donnant un « compte de bienvenue » et un prêt mais aussi un conseiller de référence qui, sur une base totalement volontaire, les suit dans le temps ». En moyenne, le montant demandé est inférieur à 8000 euros, ce qui semble un chiffre très bas mais qui a permis à beaucoup de sortir du gouffre. Si pendant la pandémie ce sont les industries qui ont souffert, aujourd’hui ce sont les familles car les salaires ne sont pas alignés sur l’inflation et la pauvreté augmente. Nous avons commencé ce type de prêt en 2009 en commençant par la Lombardie et maintenant nous avons un réseau de 13 fondations, la dernière également en Sicile, la fondation Cardinale Dusmet à Catane ».