La réforme constitutionnelle de l’année dernière, qui a introduit dans les articles 9 et 41 l’obligation pour la République de protéger l’environnement, la biodiversité et les écosystèmes, dans un souci de justice également envers les générations futures, » est une boussole très importante sur le chemin de la transition écologique « . Elle est déterminée « d’une plus grande intégration entre les dimensions écologiques et économiques, bien qu’il ne s’agisse pas d’un point d’arrivée mais de départ ». C’est ainsi que Pierluigi Stefanini, président de l’Alliance italienne pour le développement durable (ASviS) a introduit l’événement « Constitution, environnement et générations futures » ce matin à Rome, à l’occasion du premier anniversaire de l’inscription dans la Constitution du principe de « justice intergénérationnelle ». Un amendement, a rappelé Stefanini, « proposé en 2016 par Enrico Giovannini », directeur scientifique de l’ASviS, présent à l’événement. « Nous soulignons qu’il est nécessaire de changer de modèle de développement car le modèle actuel n’est pas durable », a souligné Stefanini, « il existe un dialogue fructueux entre les institutions et la société civile, mais il y a souvent un écart entre l’analyse critique de la situation difficile que connaît le pays et les solutions. Je crois cependant que ce résultat des amendements constitutionnels introduits est quelque chose qui nous donne confiance pour être encore plus incisifs et déterminés ».
« Le Parlement a jugé nécessaire d’approuver une modification des articles 9 et 41 de la Constitution pour rendre explicite l’engagement pour la protection de l’environnement et l’héritage à transmettre aux jeunes générations », a souligné le président de la République, Sergio Mattarella, dans un message diffusé lors de l’événement. « Ce sont des défis qui se renouvellent dans l’histoire de l’humanité », a ajouté le chef de l’État, « et qui ont vu les Nations unies, avec l’Agenda 2030, indiquer précisément quels objectifs sont possibles et nécessaires dans ce délai. L’Union européenne et la République ne peuvent se soustraire à un engagement dans cette direction ».
La réforme constitutionnelle, qui accélère le rythme vers la mise en œuvre de l’Agenda 2030 des Nations unies sur le développement durable, ne peut manquer d’entraîner des changements importants dans les politiques et les comportements des acteurs économiques, sociaux et institutionnels. Selon le président émérite de la Cour constitutionnelle Giuliano Amato, les « deux nouveaux articles 9 et 41 donnent enfin à l’Italie une position de premier plan dans la sauvegarde de l’environnement comme bien commun de l’humanité ». Ce sont les seuls mots appropriés par rapport aux dimensions du problème auquel nous sommes confrontés, car nous avons atteint le point où, dans quelques décennies, nous pouvons prévoir des conditions qui ne sont plus compatibles avec la survie de l’espèce humaine. Voici donc le nouveau sens que prend la formule « dans l’intérêt des générations futures ». Nous sommes donc confrontés à un changement majeur ».
Selon la ministre des Réformes institutionnelles, Maria Elisabetta Alberti Casellati, l’introduction de la protection de l’environnement dans la Constitution est « l’une des réformes constitutionnelles les plus importantes approuvées par le Parlement et reflète non seulement la conscience et la sensibilité croissantes de l’opinion publique et des forces politiques sur les questions environnementales, mais aussi l’évolution de la jurisprudence constitutionnelle en la matière ». M. Casellati a souligné qu' »il s’agit maintenant de traduire le nouveau dictat constitutionnel en une bonne pratique politique, qui doit naturellement être corrélée et équilibrée avec les autres principes garantis par la Constitution, de celui du travail à celui de la liberté d’entreprise, pour n’en citer que quelques-uns ».
Pour Simone Morandini, vice-directeur de l’Institut d’études économiques de Venise, « nous vivons une époque caractérisée par un impact humain de plus en plus évident sur l’environnement et sur les communautés humaines, et il ne s’agit peut-être que d’avertissements d’impacts futurs ». La référence à « l’intérêt des générations futures » devient enfin « centrale ». Et « même si le terme n’apparaît pas, la durabilité entre dans la Constitution ». « Une constitution, en outre, n’est pas une liste de propositions indépendantes, mais un réseau de relations dans lequel tout est connecté », a souligné Morandini, soulignant que les autres articles constitutionnels seront également influencés par un nouveau sentiment normatif et le risque que la guerre en Ukraine mette en veilleuse le défi de la décarbonisation.