jeu. Déc 26th, 2024

Venir à Assise et se concentrer sur certaines questions clés concernant son engagement, tout en faisant mûrir dans son cœur une conviction :  » On ne se trompe pas de chemin quand on accepte de dépendre les uns des autres « . C’est ainsi que Clémence Dubosq, 34 ans, a vécu « l’économie de François », qu’elle espère aussi mettre à profit en tant que responsable de la formation au Ceras (Centre de recherche et d’action sociales), Un établissement jésuite juste au nord de Paris : « Mon parcours professionnel a été guidé par le fait que je suis un croyant. Mais je pense que dans le passé, les questions économiques sont restées un peu taboues dans l’Église. C’est aussi pour cette raison que je trouve l’appel du pape passionnant. Il nous demande de réfléchir, en tant que chrétiens, au type d’économie auquel nous pouvons aspirer. Et il s’adresse avant tout à nous, les jeunes ».

Pour elle, placer le modèle de saint François d’Assise au centre de l’événement est un puissant ferment de réflexion : « Les œuvres franciscaines continuent de se révéler prophétiques. Je pense par exemple à la proximité avec les pauvres et les malades. François avait une liberté de pensée dont nous pouvons nous inspirer dans notre vie quotidienne. Pour nous, les jeunes, des mots comme création, louange, vie et mort résonnent d’une manière particulière aujourd’hui, tant dans nos préoccupations que dans nos aspirations. On le voit avec la crise écologique, dans laquelle on perçoit une fragilité qui n’est pas un déni de beauté, ainsi qu’un rapprochement entre les dimensions de la vie et de la mort. C’est pourquoi, en saint François, nous pouvons trouver un exemple qui nous permet d’approfondir chaque nouvelle voie ».

De ces journées à Assise, Clémence retient aussi la dimension très internationale : « J’étais heureuse de me retrouver parmi tant de jeunes d’autres continents, comme les nombreux Latino-Américains ou Africains. Avec les mêmes questions à partager, les mêmes écueils à surmonter, unis par cela et bien plus encore. Tant de rencontres m’ont vraiment fait penser à la page d’Evangile de la visite de Marie à Elisabeth, dans le sens où j’ai pu découvrir d’autres visages de l’Eglise. En particulier, certaines manières très courageuses de s’engager concrètement dans la vie sociale et professionnelle. Par exemple, j’ai aimé écouter les voix des jeunes Brésiliens qui étaient prêts à écouter les plus pauvres et à se baser sur cela pour essayer de changer l’économie. J’ai perçu une liberté et une énergie extraordinaires, par exemple lors des discussions avec les Cubains ».

Dans le message du pape François, Clémence a trouvé des clés pour poursuivre son chemin avec plus de volonté : « En termes simples, il n’a pas caché les dysfonctionnements du système capitaliste que nous avons construit, mais surtout, il nous a appelé à agir, sans reculer. Ses paroles m’ont beaucoup touché ».

En ce qui concerne le style à adopter dans son engagement professionnel, Clémence a été très frappée par un symbole : « La figure de la sentinelle, qui était également présente à Assise dans une clé artistique, est également précieuse pour inspirer l’action quotidienne. Devenir une sentinelle, c’est apprendre à témoigner et donc à communiquer ce qui est vécu dans chaque pays. Même en tant que professionnels d’une nouvelle économie émergente, comment est-il possible de nourrir l’espoir sans ouvrir grand les yeux sur ce qui nous entoure ? Cela nous permet d’apprendre à accueillir la parole de l’autre, par exemple en prenant conscience des dégâts que notre économie actuelle peut faire dans tant de coins du monde. En bref, ouvrir les yeux sur l’obscurité et la nuit, mais aussi sur chaque petit bijou en herbe, afin d’accompagner son ouverture ».

À son retour, Clémence s’est rendu compte que l’élan des Assises ne cesse de traverser les frontières : « Même en France, parmi ceux qui ont participé aux journées, je perçois un mouvement de jeunes en marche avec l’envie de construire quelque chose de nouveau, également en créant des événements comme des festivals ou d’autres occasions de se rencontrer. À Assise, beaucoup d’entre nous ont trouvé ou reconnu ce qui nous fait vivre ».

By Nermond

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