sam. Nov 23rd, 2024

Il n’y a pas de conflit entre la transition écologique et le développement : au contraire, l’économie « verte » peut garantir des opportunités pour les entreprises et créer des emplois, tout en contribuant à réduire les inégalités, surtout si elle est soutenue par des politiques publiques adéquates. C’est l’une des hypothèses tirées d’une étude du Centre de recherche Enrico Fermi (Cref), qui place également l’Italie parmi les cinq premiers pays d’Europe pour la compétitivité technologique verte. Présentée au Cnel lors d’un événement organisé par le Cref, l’Institut d’économie de la Scuola Superiore Sant’Anna et le Forum Inégalités et Diversité, la recherche découle de l’attention que le centre de recherche a consacrée ces dernières années aux technologies vertes, qui représentent non seulement un outil important pour contenir et réduire les émissions de gaz à effet de serre, mais aussi une opportunité importante pour la relance de secteurs économiques entiers.

En étudiant les profils de spécialisation et les avantages comparatifs en matière de brevetage, il a été possible de développer l’aptitude technologique verte, une mesure de la compétitivité et des capacités vertes des systèmes d’innovation nationaux et régionaux. La recherche du Cref se concentre géographiquement sur l’Europe des 28+ (l’UE avec le Royaume-Uni et la Macédoine, le Monténégro, la Norvège, la Suisse, la Turquie) et sur la période 2000-2016, particulièrement significative pour la production de brevets verts en Europe. En effet, environ 30 % des innovations vertes du monde ont été développées en Europe au cours de ces années. Du point de vue de la quantité de brevets verts déposés, l’Italie en 2016 est quatrième ex aequo avec l’Espagne avec 4% (en 2000 elle était de 3%). L’Allemagne est en tête du classement avec 46 % (en baisse par rapport à 56 %), en deuxième position la France avec 17 % (doublant par rapport à 8 % en 2000) et en troisième position le Royaume-Uni avec 9 % (en hausse par rapport à 8 % en 2000). Par ailleurs, en ce qui concerne l’aptitude technologique verte, au sein de l’Europe 28+, une augmentation progressive de la compétitivité des pays d’Europe du Sud et de l’Est a été observée en 2016. En particulier, l’Italie est cinquième après l’Allemagne, l’Angleterre, la France et l’Autriche.

La recherche montre également que la relation entre l’inégalité des revenus et l’aptitude technologique verte des pays est négative et significative, car une forte inégalité est associée à des coûts plus élevés et à l’incertitude dans le développement de nouvelles technologies et capacités vertes. Selon Andrea Roventini, économiste et maître de conférences à l’Institut d’économie de la Scuola Superiore Sant’Anna, la transition verte, en plus de fournir des opportunités de croissance aux entreprises, peut créer de nouveaux emplois avec de meilleurs salaires dans le secteur de l’électricité et dans l’industrie manufacturière liée aux énergies renouvelables. « Les recherches du Cref montrent que la transformation verte est déjà un processus en cours, en Italie et en Europe, et qu’elle n’est pas en conflit avec le développement : la justice sociale et environnementale peuvent marcher ensemble », souligne Fabrizio Barca, coordinateur du Forum sur les inégalités et la diversité.

La capacité technologique verte de l’Italie, en 2016, s’est concentrée sur les inventions liées aux technologies dans quatre macro-secteurs clés : la réduction des gaz à effet de serre dans le secteur de l’énergie (31 %), l’atténuation du changement climatique dans les transports (19 %), la construction (15 %) et la production de biens (15 %). En examinant les macro-secteurs clés, nous constatons que, en ce qui concerne l’énergie, l’Italie atteint un sommet dans le nombre de brevets déposés pour la production d’énergie à partir de sources renouvelables (18,8 %) et dans la catégorie des technologies susceptibles de réduire les émissions de gaz à effet de serre (7 %), comme les batteries et les systèmes de stockage de l’hydrogène et de l’énergie thermique, et présente des avantages comparatifs dans ces deux domaines. En ce qui concerne l’atténuation du changement climatique dans les transports, l’une des classes les plus représentées est le transport routier (16,4%), y compris les technologies pour les batteries, les véhicules électriques et hybrides, pour améliorer l’efficacité des véhicules à moteur à combustion interne et pour l’utilisation de carburants alternatifs. Parmi les régions, la première place pour le nombre de brevets verts est occupée par la Lombardie (qui était également première en 2000), suivie par le Piémont, l’Émilie-Romagne et la Vénétie.

Enfin, les recherches du Cref montrent que le changement technologique est toujours le résultat d’un processus long et progressif. Et que la capacité technologique verte est influencée par la capacité technologique non verte. Selon les experts, les politiques publiques, en tant qu’outil permettant de réaliser et de développer les capacités potentielles, revêtent donc une grande importance. M. Roventini a souligné la nécessité de mettre en place des politiques industrielles vertes pour une croissance durable, telles que l’électrification à grande échelle de l’économie et des investissements massifs dans les énergies renouvelables, qui devront couvrir 90 % des besoins nationaux en électricité en 2050. Selon Maria Enrica Virgillito, professeur d’économie à l’Institut d’économie de la Scuola Superiore Sant’Anna de Pise, « nous avons besoin d’une politique fortement axée sur le lieu, qui concentre l’attention sur les lieux abandonnés qui doivent devenir l’objet de batailles environnementales et de la transition verte ».

By Nermond

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