dim. Déc 22nd, 2024

Il n’y a pas de place pour une épingle dans Calle Imagen. L’élargissement de la zone à la fin des années 1950 nous a privés d’une esthétique différente et personnelle, mais la ville a gagné en confort et en fonctionnalité. À sa gauche, la tour de San Pedro, qui a résisté aux assauts de l’urbanisme, se pare le mardi saint pour accueillir, depuis le quartier populeux et inconditionnel de La Calzá, la confrérie de San Benito, qui cherche la Carrera Oficial. La procession de la Présentation au Peuple, l’une des plus attendues et célébrées de la Semaine Sainte, dévie ponctuellement son parcours pour rejoindre Santa Ángela, arrêtée à jamais dans le grès blanc d’Antonio Gavira. Ils se sont rencontrés il y a à peine trente ans, mais ce moment est devenu un classique de notre fête.

C’était les années 90. La semaine de Pâques a matérialisé une croissance sans précédent qui avait pris forme au cours de la décennie précédente, dans les années 80, lorsque tout un pays a décidé de laisser derrière lui le paysage noir de l’après-guerre et de se préparer au nouveau siècle. La Semaine Sainte, toujours enfant de son temps, n’est pas restée impassible et insensible aux changements sociaux qui s’opéraient dans tous les domaines. Plus de liberté, moins de complexes, moins de conditionnement, plus de naturel. Dans la vidéo, enregistrée par mon père avec l’un des premiers Sony qui sont apparus sur le marché – les débuts du monde de l’audiovisuel domestique – on peut voir, de dos, le profil incomparable du mystère de saint Benoît, qui se tourne, comme on dit, pour saluer sainte Angèle.



Précisément un an avant la bénédiction du monument à la sainte sévillane, l’Agrupación Santa María Magdalena a été fondée dans la ville d’Arahal, sainte et emblème du genre d’ensembles musicaux qui s’étend aujourd’hui à toute l’Espagne. Avant la création des nouveaux groupes dans la capitale, Arahal apparaissait dans presque tous les jours de la Semaine Sainte. El Beso de Judas, San Bernardo, Montesión, La Hiniesta (la seule qui l’a encore aujourd’hui) et San Benito. Il ressemble, ni plus ni moins, à Dolores y Misericordia, composé par le regretté Manuel Rodríguez Ruiz. Une image d’autres temps qui reste vivante dans la patine de la nostalgie. Le pont a disparu, Pascual a disparu ? Mais San Benito ne manquera jamais l’après-midi du mardi saint.

By Nermond

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *