mer. Déc 25th, 2024

Avec le vieillissement progressif de la population, le secteur du travail domestique et des soins devient de plus en plus important et fondamental dans notre pays. Mais sa valeur est encore largement méconnue et elle est malheureusement caractérisée par un taux d’irrégularité très élevé. Or, c’est précisément l’émergence de centaines de milliers de relations informelles qui pourrait représenter le levier permettant d’atteindre quatre objectifs importants : renforcer la protection des travailleurs domestiques, améliorer la qualité des soins, notamment pour les personnes âgées, faciliter les tâches des familles en matière de soins et, enfin et surtout, stimuler le développement économique grâce à des relations de travail transparentes et régulières.

Tout cela a été discuté lors de la présentation, au Palazzo Giustiniani de Rome, du IVe rapport sur le travail domestique de l’Observatoire Domina, une des associations de familles employeuses, déjà anticipé dans Avvenire ( https://www.avvenire.it/economia/pagine/lavoro-domestico-sfida-emersione ) dans ses lignes principales. Au-delà des données chiffrées – 961 travailleurs réguliers, un total estimé à 2 millions, avec un taux d’irrégularité record de 52,3 % – la discussion a porté sur les outils pouvant être adoptés pour faciliter la régularisation des relations de travail. En prenant également pour exemple les meilleures pratiques adoptées dans d’autres pays européens. C’est le cas de la France, « où en 15 ans, grâce à une loi pour le développement du travail de soin, il a été possible de réduire les relations informelles de près d’un tiers en agissant sur trois fronts : la dissuasion, associée à la simplification et aux incitations fiscales et sociales avec des accords internationaux bilatéraux », a expliqué Gianni Rosas, directeur du bureau Ilo pour l’Italie. Des voies de travail qui sont également bien présentes dans le Plan national pour l’émergence du travail non déclaré, récemment adopté par l’Italie, dans le cadre des engagements de son PNR. Dans ce cadre, a souligné Romolo de Camillis, directeur de la direction générale du ministère du Travail, « au cours de la période triennale, nous prévoyons d’agir sur trois fronts : la simplification administrative ; l’allégement fiscal, progressif et compatible avec le cadre des finances publiques ; le changement culturel, également par le biais de campagnes d’information sur la dévalorisation des activités « non déclarées » et le respect nécessaire des droits des travailleurs ».

En effet, la question de la régularisation des relations de travail informelles ne peut être réduite à une simple question d’incitations fiscales – aussi fondamentales soient-elles – car nous parlons d’un secteur, celui du travail domestique, qui, par sa nature même, est basé sur une relation fiduciaire étroite, sur des relations personnelles, et qui affecte directement les soins aux personnes âgées et aux enfants. « Que devons-nous alors aux travailleurs domestiques ? », a demandé l’archevêque de Catane et président de la Commission pour les problèmes sociaux, le travail, la paix et la sauvegarde de la création de la Conférence épiscopale italienne, Luigi Renna. « Tout d’abord : la justice, en particulier pour les nombreuses femmes et les nombreux étrangers travaillant dans ce secteur ». Et, en ce qui concerne les immigrants, qui représentent 70 % des employés du secteur, « il est nécessaire de penser dans une perspective « glocale », car l’avenir se construit avec les immigrants et leurs pays d’origine, en regardant et en planifiant au-delà de Lampedusa, au-delà des frontières ».

Il reste cependant les nœuds plus spécifiques du travail domestique dans cette conjoncture. C’est ce que résume Lorenzo Gasparrini, secrétaire général de Domina, dans les cinq points de la plate-forme commune élaborée avec les autres associations patronales et syndicats du secteur. Tout d’abord, rendre entièrement déductibles les frais encourus par les familles pour les soins familiaux, garantir des flux plus importants d’entrée légale des étrangers, renforcer les prestations de maladie et la protection de la maternité des travailleurs. Enfin, en contribuant à la création d’une nouvelle mesure d’accompagnement pour les personnes âgées non autonomes qui offrirait des avantages plus importants si elle était liée à l’emploi régulier des aidants, comme le prévoit également la loi de substitution pour les soins aux personnes âgées, qui vient d’être approuvée par le gouvernement. La question des aidants est la plus urgente que nous devons aborder, avec le gouvernement et les syndicats », a conclu M. Gasparrini.

L’importance croissante du travail domestique est également attestée par le fait que l’Observatoire Domina lui-même, comme l’a annoncé son directeur Massimo De Luca, a décidé de mettre en place « Vesta », le premier forum-salon sur les soins à domicile et les soins personnels, à partir du 19 janvier 2024 au Palazzo dei Congressi de Rome.

By Nermond

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