Le conflit du Whirpool est à un tournant. Senonchè ne semble pas avoir une fin heureuse, en effet les syndicats descendent dans les tranchées. Tout cela depuis l’annonce de la naissance d’une nouvelle société – formée à 75% par les Turcs d’Arçelik A.Ş et pour les 25% restants par les Américains de Whirlpool – pour le commerce européen de gros appareils ménagers. Une plateforme européenne avec un chiffre d’affaires de plus de 6 milliards d’euros et plus de 200 millions d’euros de synergies de coûts. L’annonce de la multinationale américaine conclut l’examen des activités en Europe, au Moyen-Orient et en Afrique (Eema). Selon l’accord, Whirlpool – avec ses activités européennes (Whirlpool, Hotpoint, Bauknecht et Indesit) et Arcelik avec ses activités dans le domaine de l’électroménager, de l’électronique grand public, de la climatisation et du petit électroménager – créeront une société dont Whirlpool détiendra 25 % et Arcelik 75 %.
Whirlpool, quant à elle, a conclu un accord de principe pour vendre et transférer ses activités au Moyen-Orient et en Afrique à Arcelik et continuera à détenir les activités de petits appareils KitchenAid dans la région Emea. La transaction devrait être conclue au cours du second semestre de cette année.
Une opération qui ne plaît pas aux partenaires sociaux. Ils demandent la convocation urgente d’une table ministérielle « où le gouvernement confirme par des faits que le secteur de l’électroménager représente un secteur manufacturier stratégique pour notre pays » et ils considèrent « nécessaire d’avoir des garanties sur le maintien de l’emploi des 4.700 salariés et le maintien industriel de toutes les usines et centres de recherche ». Une demande unitaire des secrétariats nationaux de la Fim-Fiom-Uilm parce que, selon l’accord, Whirlpool transférera l’activité européenne de gros électroménager avec les cinq sites de production et les deux sièges entre les différentes régions (Marche, Lombardie, Campanie et Toscane) et l’ensemble du personnel. Arcelik transférera deux usines de production roumaines et la transition aura lieu après l’évaluation antitrust de la Commission européenne.
Pour les syndicats, « la communication aux actionnaires, initialement prévue le 31 janvier, a subi une forte accélération, selon la direction de l’entreprise, afin de trouver un moment commun entre la bourse financière américaine et turque ». Surtout, « toutes les opérations de ce type comportent des risques industriels et d’emploi élevés, en raison des prétendues synergies et optimisations de coûts ». Comme, ajoutent-ils, le prévoit Whirlpool qui écrit que « les activités combinées généreront des synergies de coûts de plus de 200 millions d’euros ». Alarmés par cette situation, ils demandent une convocation ministérielle, rappelant le manque de soutien des institutions dans le conflit du site de Naples et, conscients de ce qui s’est passé, ils demandent que le « ministre du développement économique, Adolfo Urso, définisse les garanties en matière d’emploi et d’industrie tant d’Arçelik que de Whirlpool avant l’établissement de la nouvelle entreprise ».