Jusqu’où le ministère des finances est-il prêt à aller dans sa lutte pour percevoir la TVA sur les chaises de la course officielle de la Semaine Sainte à Séville ? C’est la question que tout le monde se pose suite au dernier jugement du Tribunal administratif économique central (TEAC), qui a de nouveau jugé qu’il s’agissait d’une activité exonérée de TVA. Le Trésor peut épuiser les recours administratifs en introduisant un nouveau recours devant une chambre spéciale du TEAC qui n’a rendu qu’un seul arrêt depuis l’entrée en vigueur de la loi fiscale générale en 2003. Il est donc entendu que prendre cette initiative serait très inhabituel.
C’est ce qu’ont déclaré mardi les avocats Jorque Márquez et Eduardo Ruiz del Portal, qui représentent le Conseil. ; depuis la fameuse notification reçue fin 2019 de l’Agence fiscale exigeant la perception de la TVA sur les chaises de la course officielle. . Ces experts fiscaux ont expliqué la situation actuelle et ont qualifié d’ »exagéré » le fait que le Trésor public fasse à nouveau appel alors qu’il a déjà trois décisions contre lui : deux du tribunal administratif économique régional d’Andalousie (2002 et 2022) et le TEAC du 15 décembre. « La résolution n’est pas définitive et peut faire l’objet d’un recours spécial dans les trois prochains mois devant le TEAC lui-même. Elle serait résolue par une chambre spéciale qui existe dans ce but. Le critère qui vient d’être présenté par cette Cour centrale est contraignant pour tous les organes de l’État », a déclaré Eduardo Ruiz del Portal.
Qu’est-ce que cela signifie ? Que le Conseil ne pouvait pas facturer la TVA de 21% lors de la campagne de renouvellement des abonnements qui débutera dans les prochaines semaines. Mais, suivant le critère de prudence juridique adopté jusqu’à présent et avec un éventuel nouveau recours à venir qui pourrait inverser le critère, la TVA sera collectée et versée au Trésor public et on procédera immédiatement à la demande de son remboursement comme cela a déjà été fait en 2020 et 2022.
Les avocats, dans ce cas Jorge Márquez, ont ajouté que la résolution du TEAC est d’unification de critères, tandis qu’une nouvelle de la chambre spéciale de ce tribunal serait d’unification de doctrine. « Je n’ai trouvé que des références à une seule résolution émise par cette chambre spéciale depuis 2003, son utilisation est donc très inhabituelle », a-t-il déclaré. Ce recours extraordinaire pour l’unification de la doctrine pourra être formé dès le lendemain de sa notification par le directeur général des impôts du ministère de l’économie et des finances, en cas de désaccord avec le contenu de la résolution. La chambre spéciale pour l’unification de la doctrine du TEAC serait composée du président de la Cour elle-même, qui la présiderait, de trois membres de la Cour, du directeur général des impôts du ministère de l’Économie et des Finances, du directeur général de l’AEAT, du directeur général ou du directeur du service de l’AEAT dont dépend fonctionnellement l’organisme qui a émis l’acte visé dans la décision faisant l’objet du recours, et du président du Conseil de défense des contribuables. La décision est rendue dans un délai de six mois et respecte la situation juridique particulière découlant de la décision attaquée, en établissant la doctrine applicable. « Trois organismes fiscaux spécialisés ont déjà dit que les chaises ne sont pas exemptées du paiement de la TVA. Il pourrait donc être compris comme exagéré s’il fait l’objet d’un appel ».
Une voie juridique possible
La question de savoir si les chaises et les caisses de la course officielle de la Semaine Sainte à Séville doivent être soumises au paiement de la TVA de 21% reste pour l’instant en procédure administrative. Les avocats comprennent qu’il serait plus compliqué pour le Trésor de porter cette bataille devant les Cours de justice que si la chambre spéciale du Tribunal central rendait un nouvel arrêt en faveur des intérêts du Conseil des Confréries. Mais le Conseil pourrait le faire en cas de décision contraire. La procédure contentieuse commencerait à l’Audiencia Nacional et l’appel final se ferait devant la Cour suprême. Bien que la Cour de justice de l’Union européenne, la plus haute juridiction de l’Union européenne, ne soit pas à exclure.
Au cas où le Trésor ne ferait pas appel maintenant, une fois les trois mois écoulés, le Conseil pourrait engager la procédure de remboursement de la TVA appliquée aux chaises pour les années 2020, 2022 et 2023. La TVA de 2022, par exemple, s’élève à 690 000 euros. Cet argent, plus les intérêts de retard, irait directement dans les poches des abonnés. Il est donc dans l’intérêt du Trésor de le rendre le plus rapidement possible afin de payer moins cher ce retard.