Les premières données provisoires du recensement permanent de l’ISTAT pour 2021 attestent d’une croissance du nombre d’institutions du secteur et d’employés de 8,1% et 10,4% respectivement Rome Le monde associatif, après avoir surmonté la crise pandémique, se confirme comme un acteur essentiel de la stabilité sociale du pays. Et aussi pour la création d’emplois. L’Italie compte 363 499 institutions sans but lucratif (ISBL) qui emploient un total de 870 183 salariés (elles étaient 301 191 et 680 811 il y a dix ans, en 2011). De 2015 à 2020, elles ont augmenté de 8,1 % et leurs employés de 10,4 %. L’année de la pandémie, en 2021, 72,1 % des Inp actives pourront compter sur l’activité gratuite de 4 millions 661 mille bénévoles, en baisse de 15,7 % par rapport à 2015. Tel est le portrait de la « force douce du pays », comme l’appelle l’Istat, qui publie les premières données provisoires « cinq mois seulement après la deuxième édition de l’enquête par sondage à objectifs multiples » du Recensement permanent des institutions sans but lucratif, année 2021.
L’enquête par sondage auprès de 110 000 Inp, soit près d’un tiers des Inp italiennes, a été une entreprise de grande envergure pour l’Office statistique, qui en avait pris 43 000 en considération lors de l’édition précédente. Bien que les institutions sans but lucratif se soient davantage développées dans le Sud depuis 2018, plus de 50 % d’entre elles se trouvent dans le Nord, 22,2 % dans le Centre, 18,2 % dans le Sud et 9,4 % dans les Îles. Cette concentration territoriale est encore plus évidente si l’on s’intéresse aux salariés : 57,2 % d’entre eux sont employés dans le Nord contre 20 % dans le Sud. Quelles sont les formes juridiques les plus répandues ? 85,2% des Inp sont des associations, suivies par les Inp ayant un autre statut (8,4%), puis les coopératives sociales (4,1%) et enfin les fondations (2,3%). Le classement des secteurs d’engagement place le sport en première position avec 32,9% des ISBL, suivi des secteurs des activités culturelles et artistiques (15,9%), des activités récréatives et de socialisation (14,3%), et de l’assistance sociale et de la protection civile (9,9%). Bien qu’en déclin, la présence de bénévoles, selon l’Istat, représente toujours une contribution décisive, d’autant plus lors de l’urgence pandémique. Et si l’on constate une baisse du volontariat organisé dans toutes les régions du pays, il n’y a que dans les régions du sud et du nord-est que la proportion est légèrement plus élevée qu’en 2015. 86,5 % des Inp actifs en 2021 sont engagés dans des activités destinées à la communauté en général, tandis qu’un sur sept, soit 13,5 %, est impliqué dans des services destinés aux personnes en difficulté. Dans ce domaine, 55,8% des INP s’occupent de handicaps physiques, mentaux et relationnels, puis de détresse psychosociale (31,2), de vulnérabilité due à la solitude (25,3), de mineurs (24,4), de membres de la famille de personnes en détresse (17,5), patients psychiatriques (13,2), étrangers (12,9), malades en phase terminale (12,3), sans-abri (9,5), victimes de la traite ou de la violence (8,3), toxicomanes, alcooliques et joueurs (7,5), prisonniers (5,4). Les bénévoles engagés dans le travail à but non lucratif sont légèrement plus nombreux que les femmes : 57,5% d’hommes et 42,5% de femmes. Mêmes pourcentages qu’en 2015.
Cependant, la baisse du bénévolat depuis 2015 (moins 15,7%) est plus importante chez les hommes (moins 17,6%) que chez les femmes (moins 13%). L’incidence des femmes bénévoles est la plus élevée dans le secteur religieux (55% de femmes), la coopération et la solidarité internationale (53,4%), la philanthropie et la promotion du bénévolat (53,7%), et l’éducation et la recherche (51%). En 2021, 74,9 % des Inp utilisaient principalement des technologies numériques permettant de se connecter à internet, mais le manque de ressources financières est l’un des principaux obstacles à la numérisation. « Le tiers secteur a résisté à la pandémie en continuant à représenter une garnison irremplaçable de socialité et de solidarité », commente Vanessa Pallucchi, porte-parole du Forum du tiers secteur. « Les INP sont fondamentaux pour la résilience sociale du pays, mais ils sont mis à l’épreuve et ont besoin du soutien des institutions à tous les niveaux pour continuer à jouer leur rôle », déclare Chiara Tommasini, présidente de CSVnet, l’association des 49 centres de services volontaires.