ven. Déc 27th, 2024

En allant relire les déclarations de Ettore Messina D’octobre à aujourd’hui, on peut dire que l’entraîneur d’Olimpia n’est jamais content. Après avoir passé l’automne et le milieu de l’hiver à se plaindre des trop nombreuses blessures de ses joueurs les plus importants, il a été contraint de renforcer des seconds choix comme Baron et Tonut, de déplacer Ricci en tant que petit attaquant, de faire son mea culpa en prenant (trop tard, pour la suite des événements) un meneur de jeu comme Napier pour remporter une série de victoires qui, si elle n’avait pas été noyée dans la dernière semaine de l’EuroLeague (31e et 32e journées), serait devenue presque aussi légendaire que la remontée de -31 contre l’Aris Thessalonique en 1986.

Mais il a toujours attendu le retour de Shields, Datome, Pangos et Hall de leurs blessures respectives. Aujourd’hui, il se plaint qu’avec leur retour, l’alchimie qui s’était créée, grâce aussi à la volonté de Tonut et Voigtmann de montrer qu’ils étaient des joueurs d’un autre calibre, s’est évanouie comme un mirage dans le désert et qu’il faut s’enfermer dans le gymnase pour créer une nouvelle alchimie alternative avec l’objectif de remporter le Scudetto. Seulement, contrairement à l’EuroLeague, le rôle des joueurs italiens est beaucoup plus lourd en Serie A, et c’est un argument aussi épineux que d’imaginer que des joueurs comme Deshaun Thomas et Naz Mitrou-Long pourraient déjà être en train de faire leurs valises pour leurs vacances aux Bahamas : parmi les étrangers, il y a de la surréservation dans l’avion d’Olimpia.

Le nœud du problème sera de choisir. Napier et Pangos forcément ; Shields et Baron pour mettre des points ; Davies et Hines sous le panier. Les autres à surveiller, en commençant par les étrangers et en terminant par les Italiens. On sait bien qu’en playoffs les rotations sont réduites au minimum, et Messina est l’un des plus fervents défenseurs du petit groupe de sept/huit joueurs. Cependant, l’entraîneur/président des opérations de basket-ball est farouchement critique à l’égard de sa composante italienne et, ces derniers temps, sur le terrain, il s’est remis à tonner aussi impitoyablement que les oreilles des personnes présentes au Forum pouvaient le faire. Les chiffres de la Serie A indiquent qu’en 24 matches, Olimpia a accumulé 4 825 minutes (y compris les prolongations à Naples). Sur ces 4 825 minutes, 3 047 sont allées aux six étrangers alignés cette fois-ci (Devon Hall 498 et Brandon Davies 441), soit 63,15 %. Les 36,85% restants, soit 1 778 minutes, ont été partagés par les Italiens, avec 511 minutes pour Melli, 388 pour Tonut et 357 pour Ricci.

Baldasso a très peu joué avant sa blessure (8,6 minutes en 13 matchs sur les 15 où il était dans les 12) et avec les deux meneurs de jeu étrangers il regardera ; Tonut ira en deuxième ou troisième ligne à cause de la présence simultanée de Shields et Baron ; Melli oui parce qu’il est le seul Italien inamovible (même si l’usure et le stress de trois années consécutives sans arrêt est maintenant devenu assez lourd) ; Ricci parce qu’il faut bien que quelqu’un joue le petit ailier ; Alviti (8,7 minutes dans les 17 matchs sur 24 où il a été aligné) reviendra pour surveiller Biligha (11,1 minutes dans 16 des 19 apparitions moyennes) qui pourrait également trouver un espace étant donné le peu d’autonomie de Hines dans le match unique qui est accentué par le fait de jouer tous les deux jours comme il convient pour un tour de playoffs ; puis il y aurait Datome, que les chiffres disent qu’il est difficile pour lui d’être sur le terrain pour deux matchs consécutifs après avoir été sur le terrain pour seulement 90 minutes au total jusqu’à présent.

A la question de savoir si l’Olimpia Milano pourrait avoir besoin d’un joueur italien pour les playoffs, notre instinct nous dit que non puisque, quel qu’il soit, il ne jouera pas. De l’analyse ressort le fait que la couverture est courte de plus d’un côté, dans l’échiquier messin, et qu’il suffit d’un petit détail pour que l’équilibre de l’équipe et des quintettes sur le terrain saute dans le jeu. Le lecteur pourra s’amuser à faire entrer et sortir des joueurs étrangers des 12, et vérifier les déséquilibres (et les rancœurs) que la présence de Hall ou Luwawu-Cabarrot (au lieu de Pangos ?) ou Voigtmann (au lieu de Davies ?) pourrait provoquer. Les attentes individuelles, jusqu’ici régies par l’alternance de nombreuses blessures, pourraient devenir une poudrière. C’est le bon et le mauvais côté à la fois d’avoir construit un roster de 17 joueurs pour un double engagement qui n’est plus.

By Nermond

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