dim. Déc 22nd, 2024

En cette période de l’année, comme d’habitude en janvier, les réseaux sociaux (autrefois les vitrines, les dos des marchands de journaux et des épiceries) sont inondés d’affiches de la Fraternité, une pratique qui se développe depuis quelques années et dans laquelle, comme dans une boutique d’apothicaire, on trouve un peu de tout. Goûts et subjectivités mis à part, la vérité est que nous vivons une époque où il existe une étonnante variété de techniques, de formats, de supports et de concepts, et même le numérique est déjà utilisé comme une technique très nouvelle et attrayante ! Et cela enrichit sans aucun doute notre Semaine Sainte et notre fête, tout comme les artistes des années quarante, cinquante et soixante l’ont enrichie, à travers des œuvres formidablement en avance sur leur temps et dont nous parlerons à une autre occasion.

Le courant d’opinion qui prône le retour de la photographie n’est en rien répréhensible, tout comme il existe aussi l’opinion selon laquelle il faut toujours opter pour des affiches qui se rapprochent le plus possible d’une reproduction exacte de l’image en question, mais sur toile. D’accord, ce n’est pas moi qui le dirai, mais je défendrai toujours la nécessité de l’alternance, de l’équilibre et de cette richesse dont nous parlions tout à l’heure. Pourquoi devons-nous être stricts ? Pourquoi n’y a-t-il pas de place pour d’autres artistes, d’autres idées et d’autres couleurs ? Nous mettons en avant les multiples facettes de la Semaine Sainte (ses confréries, ses quartiers, ses processions, ses insignes, sa musique), pourquoi ne pas faire de même avec le monde fascinant des affiches ? Tout a ses limites, c’est indéniable, encore plus lorsqu’il s’agit du cœur et de l’identité spirituelle des gens. Mais, humblement, il y a des artistes qui sont capables d’apporter leurs connaissances et leur formation à la Semaine Sainte.



Après les affiches de Cadix et de Malaga, nous avons les affiches de la riche et unique Andalousie orientale. Et dans toutes, on retrouve un thème constant, plus ou moins présent, mais toujours dans des styles différents : le naturel. Le pouvoir suggestif de la nature, les formats végétaux (si courants dans l’histoire de l’art, voir les chapiteaux romans et les décorations musulmanes) et leur éventail de possibilités ont participé aux différentes toiles. La grenade dans le triptyque de Manuel Prados pour la capitale nasride ou le soleil de Villalán et les motifs végétaux méditerranéens dans l’affiche pour Almería. En Basse Andalousie également, avec cette fois une présence majoritaire, la flore revient comme support de la peinture. L’affiche de Jesús García Osorno pour Huelva, qui a également peint le Christ du musée dans une œuvre extraordinaire pleine de symbolisme, est formidablement visuelle et attrayante. C’est aussi la semaine sainte.

Un monde, celui des affiches, qui, comme notre festival, s’adapte (lentement mais sûrement) à l’époque et à la société.

By Nermond

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