Au début du XVIIe siècle, la dévotion à la Divina Pastora est née à Séville de la main de Fray Isidoro de Sevilla, qui l’apporta à ses cousins les Vicentelo de Lecca y Toledo, comtes de Cantillana, où elle fut fondée en 1720 la confrérie des bergers. A l’occasion du 300ème anniversaire de cette confrérie, le texte suivant a été publié Divina Pastora de Cantillana. Trois siècles d’une dévotion.
L’ouvrage rassemble en 900 pages les contributions de 33 historiens, chercheurs, universitaires, professeurs et maîtres de conférence de l’Université qui non seulement constituent un recueil de la trajectoire dévotionnelle pastorale mais sont aussi le résultat de recherches inédites qui, de cette façon, sont mises en lumière pour la première fois.
Parmi les 33 auteurs figure l’américaniste Enriqueta Vila qui décrit l’évolution du manoir de Cantillana, en détaillant la première arrivée dans le village du mythique chevreuil qui entrait par la porte de Castille (Plaza del Sindicato) et descendait par la porte du fleuve (el Barranco) jusqu’aux vestiges de l’ancien quai romain de Naeva.
Un autre d’entre eux, Javier Arias Solísrévèle, entre autres, les la situation de l’ancienne église paroissiale de Santa Maria et son changement d’emplacement pour cause de ruine.. Il fournit également un document inconnu où il situe le Vierge de la grenade sur l’autel principal de l’église paroissiale, ainsi qu’une liste des autres dévotions locales. Mais ce qui est sans doute extraordinaire, c’est l’analyse de la période médiévale et de la période ferdinandine, si en vogue ces derniers temps dans Cantillana, et qu’Arias Solís fonde de manière rigoureuse.
Pour sa part, Ignacio Cano, conservateur du Musée des Beaux-Arts de Séville, traite d’un sujet jusqu’ici inconnu concernant le véritables donateurs de la chapelle de la Pastora de Santa Marina, et illustre l’article d’un portrait inédit de l’un des premiers intendants de la société, les Comte del Águila. Cano étudie le XVIIIe siècle à Séville, cependant, ma recherche porte sur le même siècle mais dans ce cas sur Cantillana, sa société et sa religiosité, les origines des futures controverses et les controverses entre les sœurs Cózar et les sœurs Solís, demi-sœurs et belles-sœurs et futures intendantes des chapelets féminins.
On y trouve des articles révélateurs comme celui sur l’ermitage, dans lequel le professeur María del Valle Gómez de Terreros étudie les sources artistiques dans lesquelles son grand-père, le célèbre architecte, a puisé son inspiration. Aurelio Gómez-Millánavec des plans et des photographies jusqu’à présent inédits. Une autre découverte a été faite par le professeur Santos lorsqu’il a trouvé sur plusieurs croix d’argent la marque (signature) du célèbre orfèvre néoclassique Miguel Palomino, qui passait inaperçue parmi le programme décoratif des pièces.
Le livre se termine par une section consacrée à la dévotion et à ses différentes manifestations. La dévotion elle-même provoquée par l’image et les différents cultes rendus en son honneur. Ce livre est un recueil des « pastoreñismo » où tous les participants, natifs de Cantillana et étrangers, ont apporté leurs petites pierres précieuses pour former, à eux tous, un magnifique ensemble de bijoux pour parer la meilleure reine de Cantillana.