Le L’après-midi du 17 juillet est toujours spécial dans la rue Rioja.. La communauté de Santo Ángel célèbre, avec beaucoup de soin et d’enthousiasme, la procession de la Virgen del Carmen, qui chaque année est de plus en plus populaire parmi les frères et les sœurs qui n’ont pas encore atteint leurs vacances ou qui sont encore à Séville avant de partir vers leurs destinations. À huit heures du soir, les portes de ce temple central, la Casa Grande del Carmen de la province, s’ouvrent sur une procession composée de différents représentants des confréries carmélites et d’autres guildes locales.
Malgré la canicule – alerte orange lundi dernier et demain mercredi – les cofrades n’ont pas relâché leur détermination à accompagner la fraternité même si l’air était en feu et les murs en lave. Une situation barbare que seule la fraîcheur artificielle des magasins et de certains bars a permis d’atténuer. Tout d’abord, Sainte Thérèse de Jésus, représentée dans le mystère de la Transverbération, une œuvre réalisée par Romero Zafra en 2007. Voici comment la sainte d’Avila a elle-même décrit ce passage de sa vie : « Je vis près de moi un ange, très beau, au visage si lumineux qu’il semblait appartenir aux anges les plus élevés. Je vis dans ses mains un dard, et enfin il me sembla qu’il avait un petit feu. Il me traversa le cœur et me laissa tout enflammé d’un grand amour de Dieu ».
Derrière elle, la très délicate Vierge du Mont Carmel, vêtue de son extraordinaire habit brodé du XVIIIe siècle ou de sa couronne d’argent doré du XIXe siècle. Accompagnée de l’incombustible Oliva de Salteras – une transatlantique, comme dirait José Peña, le musicien du groupe, qui a joué hier encore à Cadix après la Reina del Carmelo – la Vierge s’est promenée dans les rues du centre comme à son habitude : de l’agitation de Sierpes à la Plaza Nueva et à l’isolement de Carlos Cañal. La Oliva nous a offert quelques minutes de folie : Saeta Sevillana, Dolores, Saeta Onubense y Vallée de Séville dans la Soledad de San Buenaventura. Chicotás de haut vol. Un niveau inapproprié pour la mi-juillet. Un cadeau inestimable. À minuit, la lueur de porcelaine de l’image s’est éteinte, nous rendant pour quelques heures la brise marine et les immenses profondeurs des océans sur lesquels elle exerce sa domination et sa protection.