Une origine historique très ancienne, remontant au XVIe siècle, à la recherche d’une identité en phase avec les temps nouveaux. Telle est la mission de laAcadémie nationale des tailleurs une institution fondée au début de l’année 1575 par la volonté d’un pape, Grégoire XIII, engagée depuis près de cinq siècles dans la valorisation d’une activité artisanale qui a connu des périodes de crise, mais qui a su conserver une forte identité. Et qui, cette année, verra une occasion particulière de stimuler l’Italie, choisie pour accueillir l’événement. le 39ème congrès de la Wfmt , la principale association mondiale de « maîtres tailleurs », des États-Unis au Japon : plus de 250 tailleurs y ont participé. se tiendra du 31 juillet au 5 août à Biella un choix qui ne doit rien au hasard pour une région qui produit 40 % de tous les tissus fins fabriqués dans le monde.
Le tailleur italien est reconnu dans le monde entier comme une excellence, à tel point que le Belpaese a déjà accueilli sept fois l’assemblée mondiale : le défi consiste désormais à faire évoluer la figure du couturier vers une dimension plus managériale et commerciale. C’est à cette tâche que s’attelle lee président de l’Académie, Gaetano Aloisio un maître d’origine calabraise habitué à habiller les puissants et la jet set internationale. Nous n’avons pas seulement besoin de tailleurs, dit Aloisio, mais de vrais professionnels en phase avec notre temps. Les opportunités sont nombreuses, mais nous devons agir vite pour donner des réponses fortes au marché mondial ». C’est pourquoi, ces dernières semaines, Aloisio a promu l’intergroupe sur la mode italienne à la Chambre, auquel ont également participé le député Fabio Pietrella, conseiller pour la mode du ministre du Made in Italy, Adolfo Urso, et le sénateur Ivan Scalfarotto, du troisième pôle, ancien sous-secrétaire chargé du commerce extérieur. Aloisio s’occupe également des activités de l’Académie qui, dans ses locaux de Via Crispi près de Porta Pinciana, au cœur de Rome, accueille chaque année une quarantaine de nouveaux étudiants dédiés à différents cours de coupe, couture, confection de chemises, etc. Aloisio, qui travaillait déjà l’après-midi dans un atelier de son village à l’âge de 11 ans et qui a ensuite grandi à Rome, Milan et Paris, est également connu pour son annuaire téléphonique, l’un des plus recherchés au monde. « J’essaie de faire comprendre aux jeunes, ajoute Aloisio, que ce métier, en plus d’apporter des satisfactions dans la vie de tous les jours, s’il est développé au plus haut niveau, peut vous faire vivre des expériences extraordinaires. Et qu’il permet aussi – pourquoi pas ? – d’influencer l’humeur des puissants de ce monde ». Le congrès comprend des conférences thématiques, des visites des grandes usines de tissage de la région de Biella, des concours entre tailleurs. Et, bien sûr, des défilés de mode.